Le Paris SG, pourtant vainqueur 3-1 à l’aller, a été très logiquement éliminé mardi de la Ligue des Champions en s’inclinant 2-0 sur la pelouse de Chelsea, dominateur et porté par la magie qui accompagne son entraîneur José Mourinho dès que résonne l’hymne de la C1.
"José Mourinho ! José Mourinho ! He’s done it before ! He’s done it before !". Stamford Bridge n’a même pas attendu le coup de sifflet final pour chanter sa reconnaissance et son admiration au technicien portugais, qui effectivement l’avait "déjà fait avant". Il le fait même à chaque fois. Quart de finaliste de la Ligue des Champions pour la 8e fois avec quatre équipes différentes (Porto, Chelsea, Inter Milan et Real Madrid), il s’est qualifié pour la... 8e fois.
L’issue est cruelle pour le PSG, qui pensait vraiment avoir fait le plus dur avec sa performance à l’aller, mais elle est assez indiscutable et vient confirmer que la Ligue des Champions ne se gagne pas si facilement, même quand on est très riche et très pressé. Globalement, sur l’ensemble des deux matches, Chelsea et Mourinho ont réussi comme aucun autre adversaire cette saison à minimiser l’emprise parisienne sur le jeu.
Pressés au milieu de terrain, gênés comme jamais dans la relance, les coéquipiers de Thiago Silva n’ont pas non plus réussi mardi à lancer les contres prévus, Lucas et Lavezzi ne trouvant finalement que peu d’espaces et Cavani passant totalement à côté de sa partie.
Sous les yeux d’Ibrahimovic, blessé mais venu soutenir ses coéquipiers, le début de match a été comme prévu très intense, avec un dur combat physique imposé par les Londoniens. Mais au bout d’un gros quart d’heure, au moment de la sortie sur blessure de Hazard, Paris a pu un peu soulever le couvercle, a commencé à faire tourner le ballon et courir les Blues. Et l’on s’est dit que tout allait mieux. C’était exactement l’inverse et le dernier quart d’heure de la première période a été un calvaire pour les Parisiens.
Sirigu a d’abord dû sortir une superbe horizontale pour écarter un coup franc détourné de Lampard (28’), mais quatre minutes plus tard, il était battu par Schürrle qui marquait après une touche longue horriblement défendue par les Parisiens (1-0, 32’). Cahill est ensuite passé tout près du 2-0 à un moment (36’) où Chelsea avait tout, le ballon, les occasions et les contres alors que Paris, avec un milieu sans influence, reculait et tanguait. Cavani, à peu près introuvable en pointe, prenait lui un jaune synonyme de suspension, pour une bêtise, un antijeu de cour d’école.
La reprise n’était pas meilleure pour le PSG qui frôlait la noyade avec deux barres transversales en deux minutes, signées Schürrle (52’), puis Oscar (54’) sur le coup franc qui suivait. Avec la frappe de Hazard sur le poteau au match aller, Chelsea en était à trois montants. En fin de partie, alors que Chelsea terminait avec trois avant-centres, Paris a enfin eu des occasions, par Maxwell (76’), Lucas (80’) et surtout Cavani qui, en manque manifeste de confiance, tirait par deux fois au-dessus (72’, 77’).
Mais c’est finalement Ba, un Blue né à Sèvres et formé à Montrouge en banlieue parisienne, qui à trois minutes de la fin enterrait les espoirs parisiens en devançant Maxwell après un énième ballon envoyé dans le paquet et péniblement repoussé. La suite appartenait entièrement à Mourinho, déchaîné et ivre de son propre triomphe. Paris et Laurent Blanc ont pour se consoler un deuxième titre de champion de France qui ne peut leur échapper et une Coupe de la Ligue à aller gagner. ça ne suffira certainement pas.