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Le Midi quatorze heures
A s’en …Arrache… r les cheveux
3 Juillet 2010

Tiré par les cheveux comme titre? Oui, vraiment. On le concède. On pouvait trouver mieux. Faisons vite et concis. Sans trop s’étaler sur des dérives aux allures de lynchage. Bien orchestrées ? Notre sujet n’étant pas de prendre la défense d’un coach à qui il est demandé notamment, outre l’impératif de monter au créneau pour expliquer des choix tactiques (et même de joueurs) faisant l’unanimité contre eux (d’où l’intérêt d’un débat public pour dire pourquoi cette E.N qui avait les moyens de frapper un grand coup s’en retourne avec un bilan négatif quoi qu’on dise) de prendre le temps de dire ce qui n’a pas bien marché avant et pendant ce Mondial africain, mais d’appeler au calme. A la retenue à voir la fâcheuse tournure prise par une majorité de réactions frisant, par certains endroits, l’insulte. Gratuite. Rendant compte, dans le cas de certains joueurs sortis justement de l’ombre grâce à la sélection, d’une frustration difficile à contenir (on le comprend facilement pour des noms inconnus au bataillon et qui comptaient sur l’évènement planétaire pour se faire un … nom) mais malheureusement habillée d’une volonté manifeste de nuire. «C’est quand le bœuf est à terre que les couteaux se font nombreux» dit à peu près (on s’excuse de la traduction approximative) le vieil et très sage adage populaire chez nous. Et il se trouve que certains, parmi les déçus de ce contingent (beaucoup n’avaient vraiment pas le niveau pour) rêvant debout du voyage sud-africain, ne manquent ni de culot ni de «verve» (pas sur le terrain) pour dire leurs «vérités.» Sans prendre de gants. Sans mesurer la portée de leurs propos. Gravissimes. Diffamatoires. On peut donc parler. Insulter à tout va. Et puisque les langues se délient (et avec quel enchaînement), on peut dire ce qu’on veut. Des insanités même. Saâdane ne fait plus l’affaire? A failli quelque part ? Peut-être que oui et nous sommes parmi ceux qui militent pour un changement rapide (de nouvelles échéances, importantes, pointent déjà à l’horizon) à la tête du staff technique (urgence signalée) à l’effet de produire le déclic psychologique escompté pour des joueurs sommés de redescendre sur le terrain dans les toutes prochaines semaines. Une sélection mise en demeure, plus que jamais, de confirmer son parcours de 2009 qui l’a vu revenir sur la scène internationale par la grande porte. Avec Saâdane et ses limites. Sûrement. Partira, partira pas ? Aux responsables de la FAF, qui se donnent apparemment le temps de bien préparer sa succession (si succession il y a bien sûr) de nous répondre. Comme on se refuse, pour notre part (c’est l’avis de votre serviteur en tout cas) de tirer sur l’ambulance en enfonçant un technicien qui aura eu le courage de prendre ses responsabilités au moment où, justement, le football algérien glissait dangereusement, inexorablement, dans les fins fonds d’une hiérarchie mondiale (voire continentale ou régionale) dont il hume à nouveau l’air incomparable avec une présence en coupe du monde après une longue traversée du désert. Il est maintenant de bon ton de «parler», tirer à boulets rouges sur un coach coupable d’avoir omis de cocher sur son calepin des «talents» sortis, pour certains (beaucoup) de «papiers» de complaisance sentant la publicité gratuite. Jugé, tour à tour, «incompétent», «dépassé par les évènements», Saâdane, sommé d’y répondre, doit vivre, certainement, des moments terribles. Seul face à une bronca montant en puissance. Dans une sorte de solitude que seuls les gardiens de but (au moment du penalty) ou les coureurs de fonds peuvent connaître. Saâdane, en homme seul, malheureux par exemple de lire le mauvais coup asséné par un ex-vert qui fait un peu fort. En tirant sur tout ce qui bouge. A l’instar d’un Salim Arrache que la mémoire collective ne retiendra pas longtemps. Un nom déjà oublié. Un Arrache qui s’arrache, sans mettre la forme, le droit de dire, dans une analyse technico- tactique («du n’importe quoi») sentant le règlement de comptes, ce qu’il pense de ce même Saâdane en le descendant en flammes avec ce «je ressens de la haine envers le sélectionneur» qui en dit long sur ses états d’âme. Déçu par la manière de jouer de l’E.N qui «a vu petit?» Il le dit sans détour et il peut (a) avoir raison. Déçu également qu’on ait «naturalisé des joueurs qui ne connaissent rien de l’Algérie.» Dérive. Grave. En parlant d‘«Européens et de non Européens» en référence aux expatriés. Dérive grave quand il parle de Hassan Yebda (il ne passeront pas leurs vacances ensemble), en des termes orduriers. Un Yebda qui n’est pas «Algérien depuis longtemps.» Concis ? Emportés par la sortie médiatique d’un joueur qui aurait mieux fait de se taire, on ne l’a pas été. Qui aurait dû s’en tenir à ce «avec Saâdane, on n’apprend rien (…) a tout gâché» où il aurait pu tout dire. Tristesse, colère. Arrache a eu le «courage» de dire ce qu’il avait sur le cœur. En vidant son sac d’une manière maladroite. Une porte de sortie pour clore ce papier où on peut dire énormément de choses. Pas belles bien sûr. Répondre à la place de Saâdane, Yebda et tous ces Algériens authentiques venus, de divers horizons, se mettre au service de leur pays ? Perche tendue par ce supporter, sur face-book, qui trouve les mots justes pour livrer son sentiment sur le sujet et le joueur :«S’il n’a rien appris ailleurs, comment voulez vous qu’il apprenne avec Saâdane? Donnez moi un seul nom des nombreux clubs qu’il a fréquentés, où il ne nous a pas fait honte ce garçon. C’est le profil type du joueur qui à toujours nuit à l’image et à la réputation de l’équipe nationale.» Résultat des courses, Arrache a mis le doigt sur une drôle de gâchette. Débuts d’une drôle de polémique.

Par : Abdelaziz Azizi

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