Comment débuter ce papier ? On y va. On dira, par exemple, qu’il n’était pourtant pas écrit, au départ, que la principale tare de la sélection algérienne serait dans son dernier rempart. Pourtant ! 79e minute. Tout allait plus ou moins bien avec une neutralisation parfaite des deux équipes au milieu du terrain. Deux équipes donnant l’impression de vouloir en finir sur un décevant nul qui arrangeait leurs affaires avant d’aller rencontrer les deux gros bras du groupe qui s’étaient également séparés la veille sur un drawn avec buts. Séparés aussi sur un coup du sort. Un gardien qui se loupe. Celui de Sa Majesté qui commettra l’impensable en se trouant complètement sur une incroyable faute de main pour laisser filer le ballon dans sa cage. C’est le sort, cruel, qui attendra Chaouchi ayant eu au passage à signer quelques sauvetages donnant un semblant de sérénité à une défense bien présente, mais coupable d’avoir failli sur un tir anodin de l’heureux Koren.
Deuxième coup du sort après l’expulsion du damné Ghezzal qui verra rouge à peine entré sur le terrain pour laisser ses coéquipiers en «finir» seuls. En infériorité numérique à un moment critique de la partie. D’un match où les «Fennecs», sans se montrer percutants, trop souvent la tête dans le sac, rateront, à défaut d’un succès dans leurs cordes, un précieux point face à un adversaire effacé. Il y avait de la place. Pour un succès à l’occasion d’un grand retour sur la scène internationale finalement raté. A cause d’une bourde. Et pour bien d’autres raisons. Techniques surtout, les Algériens mettant en selle des Slovènes moyens tout au plus et qui n’ont, tout comme eux néanmoins, rien fait pour gagner. En jouant en embuscade à l’image de cette frappe anodine qui fera mouche sur une absence fatale, une boulette de Chaouchi et une grosse hésitation de ses défenseurs. Des «verts» en bleu, qui passeront à côté de l’essentiel. Du «plus important». Ne pas perdre dans cette entame ratée qui leur montre déjà, sauf incroyable exploit, la porte de sortie. Le chemin du retour sur Alger. Les camarades du brillantissime Yebda ont non seulement été incapables d’aller chercher la victoire, mais, surtout, pas su ou pu préserver un nul qu’on voyait déjà comme une «contre-performance» devant un vis-à-vis presque heureux d’être là. Sur cette pelouse du Peter Mokaba Stadium de Polokwane, où les protégés de Rabah Saâdane devaient prendre leur revanche sur l’histoire. Qu’ils quitteront le moral atteint, la pression plus terrible, la suite du parcours étant écrite. Faute d’avoir rassuré. En étalant les mêmes lacunes techniques au terme d’une prestation soporifique où l’on ne verra même pas cette rage de bien faire qui leur a permis d’être du voyage sud-africain. Revers. Réveil difficile. Trois unités de perdues qu’il faudra aller chercher contre une Angleterre en besoin de se rassurer, une machine américaine prête à tout renverser sur son passage. C’était possible avant la Slovénie dans ce premier match qui devait donner le ton. Qui donne le la, nous fixe définitivement sur la capacité des «combattants du Désert» à rester unis dans l’effort. Un groupe boiteux, à l’effort inégal, évoluant en rangs dispersés, fragiles dans tous les compartiments de jeu et échouant, à l’arrivée, à défendre ce petit, mais ô combien précieux point qui aurait entretenu l’illusion. «J’ai confiance dans cette équipe. Nous avons un groupe qui peut aller au second tour», n’avait pourtant cessé de répéter Rabah Saâdane. Depuis des mois que cette équipe suscite moult interrogations. A tous les niveaux. Il aura fallu 80 minutes pour nous renvoyer en correctionnelle. Finis les doutes. Regrets peut-être ? Sûrement. On n’en dira pas plus. Pour le moment.