C’est aujourd’hui que l’Egypte sera fixée sur son sort après l’agression contre le bus de l’équipe nationale de football à son arrivée au Caire, le 12 novembre dernier.
L’Algérie et l’opinion internationale attendent de la Fifa une sanction exemplaire à même de faire admettre au public et aux autorités égyptiennes que la défaite sportive n’est pas une fatalité et doit être acceptée. En effet, la commission de discipline de la Fédération internationale de football (Fifa) siègera en milieu de matinée d’aujourd’hui, au Cap (Afrique du Sud). Cette session de la CD de la Fifa sera en conclave en marge de la réunion du comité d’organisation de la Coupe du monde et étudiera le rapport des experts de la Fifa, établi sur la base des faits sur ce qui s’est passé à l’aéroport du Caire. Pour rappel, le bus qui transportait les joueurs de l’équipe nationale a été attaqué au Caire, à la sortie de l’aérogare alors qu’il devait se diriger 150 mètres plus loin pour déposer la délégation algérienne à son hôtel. L’agression perpétrée par quelque 500 personnes rassemblées a provoqué des blessures parmi les joueurs algériens, à la veille de leur match décisif face à l’Egypte, comptant pour la dernière journée des éliminatoires du Mondial 2010. Immédiatement, la Fédération algérienne de football avait protesté auprès de la Fifa contre tout ce qui s’était passée au Caire. La FAF a ensuite formalisé la protestation par un recours en bonne et due forme pour son officialisation. Des faits que personne ne peut nier. Mais ce qu’on ne peut pas nier non plus, et tous les observateurs du football mondial le savent, notamment les clubs et sélections africaines qui sont passées ces 20 dernières années par le Cairo Stadium, c’est que les matchs de football au Caire sont souvent assortis de traquenards et d’embuscades pour les "hôtes" de l’Egypte. Cette fois, le chauvinisme et l’insécurité ont franchi le pas de plus qu’il ne fallait pas. Les Egyptiens ont beau continuer leur "remuage" médiatique, l’opinion publique internationale est choquée par ce qui est arrivé à Lemouchia, Halliche, Saïfi et leurs coéquipiers de l’EN. Le bus transportant les joueurs de l’équipe algérienne est tombé dans un véritable guet-apens et a été attaqué à coups de pierres et autres pavés. Des supporters de l’Egypte se sont déplacés en masse à l’aéroport pour souhaiter la "bienvenue" à l’équipe adverse. D’habitude, les guets-apens ne sont pas assortis de violence. Les faits sont là et on rappellera celui ayant visé Didier Drogba et ses camarades lorsque leur bus a été bloqué dans les rues du Caire, alors que l’équipe ivoirienne se rendait au Cairo Stadium pour y disputer la finale de la CAN 2006… La CAF n’a jamais prononcé de sanctions à l’encontre de l’Egypte. Autre finale marquée par les violences, celle où, le 8 novembre 2007, l’Etoile du Sahel de Tunisie a battu par 3-1 le Al-Ahly du Caire en finale «retour» de la Ligue des champions d’Afrique. Le chauvinisme des Cairotes a fait preuve d’une violence inouïe et injustifiable à l’égard d’une équipe-hôte. Ce jour-là, ce sont les supporters installés dans la tribune officielle du Cairo Stadium qui se sont tristement distingués. Et, enfin, il y a ce mémorable Egypte- Zimbabwe (2-0), en 1993 et les lâches agressions perpétrées par les Egyptiens et qui ont occasionné des blessures à l’entraîneur de l’équipe-hôte et à l’un des arbitres assistants. La Fifa avait alors annulé le résultat et délocalisé le match qui sera joué à Lyon où le Zimbabwe a éliminé l’Egypte. Enfin, c’est plutôt le chauvinisme chronique du public du stade du Caire qui a éliminé son équipe nationale. Mais la police favorisant l’insécurité - le scénario classique pour faire peur à leurs adversaires - en est également responsable. En tout cas c’est à la Fifa que revient le dernier mot.