A Saint-Denis (Stade de France), terrain: bon, temps: doux, éclairage: bon, spectateurs: 80.000, arbitre: S. Walsh (NZL).
Les points:
Afrique du Sud: 4 essais du Preez (7), Habana (32, 75), Rossouw (40), 4 transformations Montgomery (7, 32, 40, 75), 3 pénalités Montgomery (16, 70, 74)
Argentine: 1 essai M. Contepomi (45), 1 transformation F. Contepomi (45), 2 pénalités F. Contepomi (14, 28)
Exclusions temporaires:
Afrique du Sud: J. Smith (78)
Argentine: F. Contepomi (79)
Les équipes:
Afrique du Sud: Montgomery - Pietersen (Pienaar 76), Fourie, Steyn (Olivier 76), Habana - (o) Bu. James (Pretorius 76), (m) du Preez - J. Smith, Rossouw (Skinstad 75), Burger - Matfield, Ba. Botha (Muller 76) - van der Linde, Smit (cap) (B. du Plessis 76), du Randt (J. du PLessis 72)
Entraîneur: Jake White
Argentine: Corleto - Borges, M. Contepomi (Tiesi 65), F. Contepomi, Agulla - (o) Hernandez, (m) Pichot (cap) - J. Fernandez-Lobbe, Longo, Ostiglia (Leguizamon 65) - Albacete, C. Fernandez-Lobbe (Alvarez-Kairelis 53) - Scelzo (Hasan 34), Ledesma, Roncero
Entraîneur: Marcelo Loffreda
L’Afrique du Sud s’est qualifiée dimanche pour la finale du Mondial en punissant l’Argentine 37-13 au Stade de France, et tentera de conquérir une deuxième couronne face à l’Angleterre, tenante du titre, après un match plein d’à-propos, d’efficacité et, enfin, de spectacle. Au lendemain de la première demi-finale, aride au possible, qui a brisé le rêve français pour permettre aux Anglais de défendre leur titre de 2003, les Sud-Africains ont à leur tour gagné leur sésame pour le 20 octobre, au prix d’une demi-finale enlevée mais pliée à la pause. Ce match entre les deux seuls invaincus de la compétition jusque là, opposition des extrêmes entre l’ordre brutal, dense et méthodique des Springboks et l’énergie tactique et calculée de la bande de révoltés du général Agustin Pichot, a tourné à la leçon de choses. Dès l’entame, surprise: forts de leur impact devant, les Pumas optaient pour la flamboyance et le défi dans l’axe profond. Enfin, le feu argentin ? Une passe de Felipe Contepomi était pourtant interceptée par Fourie Du Preez (7e). Première sanction contre la prise de risque (7-0). Les Pumas avaient des consignes. Corleto retrouvaient donc les jambes qu’il avait mis sous l’éteignoir depuis six semaines.
Habana égale Lomu
Mais les Boks, si sereins, retrouvaient des couleurs en conquête, avec des balles chipées dans les regroupements, une touche impeccable et des en-avant argentins empreints de fébrilité. Sur une attaque dans leurs trente mètres, ils écartaient vers Bryan Habana qui tapait par-dessus la défense et terminait le travail sur quarante mètres (32e, 17-6)). Le vin nouveau argentin, trop secoué, tournait au vinaigre. Trop d’erreurs, trop d’hésitations. Un en-avant d’Hernandez échouait dans les bras de Steyn pour une conclusion de Rossouw (40e). Les Albiceleste rentraient au vestiaire avec 18 points au compteur (24-6) et trois essais encaissés. Autant que depuis le 7 septembre. Manuel Contepomi marquait un essai à la reprise (45e, 24-13) pour la révolte. Le risque restait argentin. Mais les déchets aussi. L’horloge tournait et les Boks attendaient en renvoyant le jeu dans le camp adverse. Montgomery pliait la partie définitivement sur deux pénalités, avant qu’Habana s’arroge une interception anecdotique (75e, 37-13) - pour le score - pour son second essai personnel, son 8e depuis le début du Mondial, record du Néo-Zélandais Jonah Lomu, en 1999, égalé.
Gardiens du temple du sud
Promis en patûre aux Français pour un match d’ouverture qui se voulait écrit d’avance, ils avaient eu le culot d’en refuser le scénario, en mettant les Bleus sens dessus dessous (17-12), et toutes les sages prévisions du Mondial avec. Les Sringboks, auto-proclamés favoris dès avant le premier ballon officiel imprimé, s’étaient de leurs côtés retrouvés ultime rempart de l’orgueil du Tri-Nations, lessivé dès les quarts de finale par la défaite des All Blacks contre la France et celle de l’Australie face au XV de la Rose.
Ils iront défier la France, au Parc des Princes, dès vendredi. Pour un honneur qui est déjà haut. Car si la médaille sera un peu terne, leur Mondial reste malgré tout un superbe pied de nez au rugby des puissants.