Le 57e France - Nouvelle-Zélande de l’histoire, en quart de finale de la Coupe du monde, aujourd’hui à Cardiff, va s’articuler, entre autres, autour de quatre duels qui pourraient décider du sort du match.
Hayman - Milloud: le colosse et le combattant. Carl Hayman est la clé de voûte du système néo-zélandais, le symbole de la puissance retrouvée des All Blacks en mêle fermée. Ses atouts: des mensurations hors-normes pour un pilier (1,93 m, 120 kg), servies par une force herculéenne. Exemple de mobilité, Carl Hayman, 28 ans, 44 sélections, s’inscrit parfaitement dans le jeu de mouvement des All Blacks.
Dernier grand représentant de la lignée des piliers français, Olivier Milloud (31 ans, 1,84 m, 110 kg, 47 sélections) devra impérativement résister à la pression en mêlée fermée. Ses appuis très bas, son cou fuyant et sa technique pourraient constituer un sérieux atout pour le pack français. Comme son goût pour le combat rapproché et la défense.
McCaw - Betsen: les chasseurs. Tous deux sont des "gratteurs" redoutables, présents aux quatre coins du terrain. Richie McCaw, 26 ans, 58 sélections, considéré comme le meilleur troisième ligne du monde, est un joueur à très grand rayon d’action, le premier sur tous les points de rencontre, grâce à des qualités athlétiques exceptionnelles. Souvent à la limite du hors-jeu, mais rarement sanctionné, il récupère de nombreux ballons, prestement exploités par les All Blacks. Serge Betsen, 33 ans, 60 sélections, chasse plus près des points de rencontre, autour du demi d’ouverture adverse. Auteur en moyenne de 15 plaquages par match, il traque inlassablement l’adversaire, et "gratte" de nombreux ballons dans les mêlées ouvertes, grâce à une technique particulière et à une très grande abnégation.
Kelleher - Elissalde: futurs collègues. Adversaires samedi, Jean-Baptiste Elissalde et Byron Kelleher seront partenaires (et donc concurrents) sous le maillot du Stade Toulousain, que rejoindra le Néo-Zélandais après le Mondial.
Ces deux joueurs présentent un profil totalement différent. Servi par un physique de pitbull (1,75 m, 94 kg), Kelleher, 30 ans, 56 sélections, est capable de jouer dans tous les registres. Il sait aiguiller ou accélérer le jeu mais aussi défier frontalement la défense adverse. Un exercice dans lequel Elissalde (1,72 m, 78 kg) s’aventure très rarement. Plus calculateur et stratège, "JBE", 29 ans, 27 sélections, s’efforce avant tout d’apporter de la fluidité au jeu du XV de France.
Carter - Beauxis: le modèle et l’élève. Considéré comme le meilleur demi d’ouverture du monde, Daniel Carter est la tête pensante du jeu des All Blacks.
Leader d’attaque inspiré et parfois génial, il possède également un jeu au pied long qui permet de faire reculer les défenses. Il est surtout un buteur de classe mondiale, auteur de 668 points en 43 sélections soit 15,5 points de moyenne par match ! Seul bémol: son début de Coupe du monde, et notamment sa prestation face à l’Ecosse le 23 septembre, n’ont pas été à la hauteur de sa réputation. Peut-être en raison d’une contracture au mollet gauche, qui l’a privé du dernier match face à la Roumanie.
Lionel Beauxis, lui, débarque à peine sur la scène internationale, lesté d’un titre mondial des moins de 21 ans, d’une réputation de très bon buteur, et d’un excellent jeu au pied. Préféré au fantasque Frédéric Michalak, Beauxis, 9 sélections, bientôt 22 ans, est à l’aise dans le jeu de ligne, même s’il se tient loin de la ligne de front. Il devra cependant apporter certaines garanties sur le plan défensif. Sa capacité à stopper les All Blacks sur les premiers temps de jeu constituera l’une des clés du match.