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Etats de vol involontaire
Diagnostic clinique
21 Juillet 2007

Même si la kleptomanie est connue depuis le dix-neuvième siècle, on en sait encore peu sur cet état. Actuellement, l’Association Américaine de Psychiatrie la classe parmi les troubles du contrôle des impulsions. Statistiquement, ce trouble est rare et touche surtout les femmes.
La kleptomanie est définie par une impulsion obsédante à voler des objets et ceci ni pour un usage personnel ni pour leur valeur financière. Généralement, ces objets sont ensuite donnés ou jetés, mais certains kleptomanes les collectionnent ou essaient discrètement de les restituer.
Une sensation croissante de tension précède le vol. Au moment du larcin, cette angoisse est calmée et le sujet ressent même un plaisir et un sentiment de gratification. Par contre, après le vol, la personne ressent souvent de la culpabilité ou à nouveau de l’anxiété.
Certains kleptomanes prennent des précautions pour ne pas être pris. Il s’agit souvent de personnes chez qui l’acte de voler entraîne une excitation comparable à celle que peuvent avoir certains pervers sexuels. Au contraire, d’autres kleptomanes ont plutôt tendance à se faire prendre. Dans ce cas, la sanction recherchée répondrait plutôt à un besoin d’expiation.
Il est important de préciser que, dans la kleptomanie, le vol n’est pas commis par vengeance ou sous l’effet de la colère. Il n’est pas non plus lié à des hallucinations, à des idées délirantes, ou à une autre maladie psychiatrique. Enfin, dans la kleptomanie, le vol n’est pas préparé.
La kleptomanie peut se manifester par une alternance d’épisodes de vols et de périodes d’abstinence, ou par des vols chroniques. Elle peut se manifester pendant des années, malgré les multiples arrestations possibles.
Ce trouble entraîne souvent des problèmes familiaux, socioprofessionnels et bien sûr légaux.
Les causes de la kleptomanie sont multiples. Certaines hypothèses biologiques sont avancées. La sérotonine, un neurotransmetteur cérébral, pourrait être en partie à l’origine de ce trouble. Des études récentes ont en effet montré l’efficacité de médicaments antidépresseurs, de la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, pour traiter la kleptomanie. Le stress pourrait aussi être un élément déclencheur.
D’autres auteurs proposent que l’origine de ce trouble remonte à l’enfance. Une variété de psychothérapies est utilisée pour traiter cet état, mais aucune ne semble plus efficace qu’une autre pour le moment.


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