Le Midi Libre - Société - Un comportement alarmant
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L’automutilation à l’adolescence
Un comportement alarmant
28 Juillet 2007

"Je me trouve actuellement face à une délicate situation à laquelle je n’arrive pas à trouver d’issue. J’ai découvert que ma fille qu’on vient de retrouver chez l’une de ses amies après une fugue qui a duré plus de deux semaines se mutile.

«En effet, je viens de découvrir des traces de morsures sur son bras droit et des marques de brûlures à la cigarette qu’elle dissimulait sous ses habits où sous des pansements. Je suis horrifiée et confuse. Je lui ai demandé qui lui a infligé ses douleurs, mais elle a préféré garder le silence me laissant rongée par la peur. Je crains le pire et je ne sais vraiment pas comment traduire se comportement si c’est réellement elle qui s’est mutilée de la sorte.", déclare Mme Werda.
Le cas de cette maman qui veut s’enquérir de l’état psychologique de sa fille adolescente qui a fugué et qui s’automutile, de surcroît nous renvoie droit vers la crise d’adolescence qui est, dans le cas de certains ados, marquée par des accès de violence, de colère, des fugues et même des comportement d’autodestruction.  
Entre blessures, coupures, et autres brûlures, il survient que les adolescents et même des jeunes adultes se mutilent de manière intentionnelle. Portez atteinte à son corps n’est pas un comportement anodin. Au contraire, derrière cette attitude à grand risque un mal être profond est dissimulé. Un mal-être qui est parfois sous-estimé par l’entourage qui ne comprend pas que l’automutilation intentionnelle peut être le symptôme sous-jacent d’une pathologie psychologique.
L’automutilation est un problème sous-estimé. Pourtant, il toucherait un nombre croissant d’adolescent et de jeunes adultes, essentiellement des femmes. Plus d’un jeune sur dix serait concerné.
L’automutilation consiste, comme son nom l’indique, à s’infliger des blessures de manière intentionnelle. Cela passe par de petites coupures avec un rasoir ou un autre objet tranchant, des brûlures, des morsures… L’ado s’impose généralement cette souffrance à l’abri des regards de son entourage, en se cachant dans sa chambre ou la salle de bains. Ces blessures pratiquées de manière répétée n’ont pas pour objet d’attirer l’attention, mais semble-t-il de permettre de contrôler ses émotions, ses angoisses, ses colères. L’adolescent en mal-être est souvent en proie à des sentiments contradictoires et à des pulsions de mort. Se sentant incompris et seul face à la réalité, il trouve en son corps un vrai souffre-douleur.
Il semble y avoir des liens forts entre l’automutilation et les troubles du comportement alimentaires. Ainsi, ce besoin de se faire mal est souvent observé dans les problèmes d’anorexie. On le retrouve également dans les cas de boulimie. Cela semble logique, car troubles du comportement alimentaire et automutilation ont des causes similaires : expression d’un mal-être, volonté de maîtriser les changements de son corps. L’automutilation peut aussi être liée à l’abus d’alcool et de drogues.
L’automutilation peut être, dans certains cas, passagères et disparaît par conséquent avec l’âge. Cependant, parfois elle peut constituer le signe annonciateur de troubles plus graves. Les parents qui découvrent ce problème ne doivent pas hésiter à orienter leur enfant vers un psychologue ou un psychiatre. L’apport d’un spécialiste aidera la jeune personne à comprendre les raisons de son comportement. Car l’automutilation traduit un malaise profond. Et un psy peut aider à se réconcilier avec son corps, et limiter les dégâts. Mais il faut aussi que la famille reconsidère sa relation avec celui qui s’automutile. Car ce comportement dénote d’un manque d’écoute. Il est donc essentiel de réinstaurer le dialogue et d’essayer de comprendre ses appels à l’aide qui ne disent pas leur nom.
Les parents doivent réagir efficacement quand leur enfant fugue de la maison. Sa fugue est souvent un message qu’il adresse à l’attention de ses parents et auquel il attend une réaction. Quand la fugue est associée à l’automutilation, il est impératif que les parents demandent l’aide d’un psychologue et d’ouvrir les portes du dialogue avec leur enfant afin de comprendre les causes de sa douleur.

Par : d. soltani

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