Les adolescents agressifs paraissent éprouver du plaisir en infligeant de la douleur aux autres, selon des travaux de chercheurs américains publiés vendredi. Des examens au scanner du cerveau de jeunes agressifs révèlent que la zone cérébrale où siège le plaisir s’activait quand ils visionnaient une vidéo montrant quelqu’un faisant souffrir une autre personne accidentellement et volontairement.
En revanche, des jeunes n’ayant pas un comportement agressif n’ont pas eu de réaction dans cette zone de leur cerveau. "Les adolescents agressifs ont eu une réaction spécifique et très forte de l’amygdale et du striatum ventral -zones réagissant au sentiment de satisfaction-, en regardant la souffrance d’autres personnes ce qui laisse penser qu’ils éprouvaient du plaisir", relève le Dr Jean Decety, professeur de psychologie et de psychiatrie à l’université de Chicago (Illinois). "C’est la première fois que des scanners ont été utilisés pour étudier des réactions à des scènes qui normalement provoquent de la compassion et cette recherche va nous aider à mieux comprendre les approches pour travailler avec des adolescents ayant des tendances agressives et violentes", ajoute-t-il. Le Dr Benjamin Lahey, professeur de psychiatrie à l’université de Chicago, principal co-auteur de cette recherche, a étudié un groupe de garçons de 16 à 18 ans ayant des comportements agressifs et des problèmes de conduite. Il les a comparés à d’autres adolescents du même âge ne montrant aucun signe d’agressivité. Cette recherche révèle que le réflexe normal de compassion pour des personnes éprouvant de la souffrance pourrait être perturbé dans le cerveau d’une manière qui accroît l’agressivité, selon les auteurs de cette étude parue dans le Journal Biological Psychology.
Le groupe de contrôle formé d’adolescents de 16 à 18 ans sans problèmes d’agressivité a réagi de la même manière à ces images que des enfants de 7 à 12 ans dans une étude réalisée plus tôt cette année et dans laquelle le Dr Decety avait aussi utilisé un scanner pour détecter la réaction dans leurs cerveaux à des images de personnes souffrant. Ils avaient tous montré de la compassion.