«Je me sens légère comme une feuille qui surfe dans le vent. Je me sens heureuse à un point inimaginable. Il m’a fallu du temps pour découvrir que la vie était bien plus profonde que toutes ces superficialités et ces défauts futiles sur lesquels on se focalise pour laisser passer les plus beaux instants de notre existence. Il m’a fallu m’aimer à travers les yeux de l’autre pour découvrir finalement que je n’étais pas aussi laide ni aussi insignifiante que je le croyais.
Je me jugeais si sévèrement qu’à chaque instant que je croisais mon image dans un miroir, je me mettais en colère contre la nature qui ne m’a pas gâtée d’un charisme acceptable. Je fondais en larmes à chaque fois que je touchais ce pied qui était source de ma douleur. Ce n’était, en effet, qu’une prothèse qui me permettait de dissimuler mon handicap légèrement. Les autres voyaient bien que j’étais amputée d’une jambe. J’entrevoyais la pitié dans leur regard, la compassion à travers leurs paroles, mais je les détestais. Je me haïssais au point que je souhaitais la mort. Mon existence a pris une autre tournure, quand il est rentré dans ma vie. Le destin l’a mis sur mon chemin pour me faire découvrir la beauté de l’amour et de la vie. Il m’a aimé inconditionnellement, m’a offert sa générosité qui a illuminé mon cœur dont la rancœur et la haine meublaient. Aujourd’hui, je suis mariée, j’ai un adorable enfant et un tendre mari. J’aime la vie et j’accepte mon infirmité grâce à l’amour. N’est-ce pas un miracle !