De nos jours plusieurs activités sont en voie de disparition en Algérie comme par exemple les cordonniers, et surtout les merceries. Cette dernière activité a considérablement diminué. Il ne reste que quelques échoppes qui font dans ce commerce, particulièrement dans les quartiers populaires.
Il faut dire qu’il est difficile ces dernières années de trouver une mercerie à Alger. Il faut arpenter les différentes rues et ruelles de la capitale pour dénicher un magasin destiné exclusivement aux articles de mercerie. Et si par chance, il nous est offert de rencontrer l’oiseau rare, au cours de notre chemin, on ne peut réprimer l’envie de visiter les lieux. Dès qu’on franchi le seuil de ce magasin, un véritable voyage dans le temps -aussi bien visuel qu’olfactif- s’offre à nous. En l’espace d’une seconde, on se retrouve plongé dans un univers magique, aujourd’hui en voie de disparition. De très jolies boites, en carton, décorées finement. Tout y est délicieusement rétro. Il y a le monde des boutons de toutes sortes, avec une variété de couleurs et de différentes formes. Le coin le plus captivant est le monde des rubans de soie et de velours, de la dentelle et la laine de toutes les couleurs. Un monde qui nous fait voyager au-delà du temps et des époques. Il ne faut pas oublier les fourches à dentelle, et bien d’autres merveilles à découvrir qui nous transporte dans l’espace très réduit de la création de haute couture et de merveilleuses tenues que portent des illustres stars du petit ou grand écrans. Ces types de magasins nous font rêver. Hélas, ils deviennent très rares. C’est un pan de toute une activité artisanale qui risque de disparaître, remplacé par le prêt-à-porter.
Tout ce qui est créatif, artistique est abandonné aujourd’hui au profit du tout venant, sans goût ni esthétique. Une couturière, Nacéra, rencontrée dans une mercerie près de la mosquée Ketchaoua, explique la désaffection des Algériens pour tout ce qui touche les belles choses d’antan. «Le désastre du monde moderne est dans la mondialisation qui réduit les spécificités de chaque nation» nous dit-elle. Elle trouve aussi une autre raison qui va dans le sillage de sa première explication. Selon elle, le problème vient aussi et surtout du fait que ces merceries, n’arrivent pas à faire vivre leurs propriétaires et ce ne sont pas les générations montantes qui vont prendre le relais pour perpétuer ce métier.
Que faut-il faire alors pour sauvegarder cet artisanat ? Nacéra, propose une idée qui retient l’attention. «Pourquoi ne pas inclure l’enseignement de l’artisanat dans les écoles ?», a-t-elle préconisé. S. B.