Les gauchers sont en moyenne plus petits et plus faibles à la naissance, et être gaucher comporte un aspect génétique, selon une étude française publiée vendredi en ligne par la revue britannique "Philosophical Transactions of the Royal Society B".
Les gauchers représentent de 5 à 26% de la population, avec d’importantes variations géographiques, selon les études compilées par une équipe de recherche en biologie évolutive à l’Université de Montpellier, dirigée par Michel Raymond.
Il y en avait déjà chez les hommes préhistoriques : dans les grottes, les contours des mains dessinées étaient très majoritairement des mains gauches (donc réalisées par des droitiers) mais il y avait aussi des mains droites.
"Etre gaucher est influencé par des facteurs génétiques, hormonaux, développementaux et culturels", affirme Violaine Llaurens, un des auteurs de l’étude. Les hommes sont plus souvent gauchers que les femmes.
30 à 40% des couples de gauchers ont des enfants gauchers -contre environ 8% des couples droitiers. Etre gaucher comporte un aspect génétique, impliquant probablement plusieurs gènes, même si à ce jour aucun n’a été clairement identifié. "Ca se voit sur les études de jumeaux : la plupart des vrais jumeaux ont la même préférence manuelle. Les faux jumeaux ont plus souvent une préférence manuelle différente", dit Violaine Llaurens. Mais certains vrais jumeaux ont aussi des préférences manuelles différentes, donc il y a une "interaction entre patrimoine génétique et environnement", explique-t-elle. 97% des droitiers ont une localisation du langage prédominante dans l’hémisphère gauche du cerveau, contre seulement 60% des gauchers. Parmi les gauchers, la probabilité d’avoir connu une naissance difficile est plus élevée.
Ils sont en moyenne de poids et de taille plus faibles à la naissance, et semblent aussi plus vulnérables à certaines pathologies. Les gauchers sont plutôt plus créatifs et gagnent de meilleurs salaires : les hommes gauchers gagnent en moyenne 4% de plus que les droitiers.
Ils sont à leur avantage en tennis, escrime ou boxe, étant habitués à jouer contre des droitiers, désavantagés par la surprise. Dans ces sports, ils sont plus nombreux dans les hauts niveaux de compétition.