Peut-on prévenir le cancer du sein ? La question pourrait paraître vaine concernant une maladie réputée «multifactorielle». C’est pourtant le nouveau chantier qu’ouvre la Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM) qui lui consacre un colloque le mois prochain. Si le dépistage et les traitements ont considérablement progressé, on compte cette année encore 49. 000 nouveaux cas de cancers du sein en France.
De nombreuses études, publiées en France comme à l’étranger, ouvrent en effet des pistes en amont de la maladie. En dehors des 5 % des cancers du sein directement liés à une prédisposition génétique, suffirait-il de modifier les modes de vie pour se prémunir ?
Première piste : l’influence des hormones féminines. Pour de nombreux chercheurs, la prise d’alcool serait un facteur de risque important : deux verres de vin par jour suffiraient à les exciter. A l’inverse, pratiquer trente minutes d’activité sportive par jour, cinq jours par semaine, les calmerait. De plus, faire du sport limite la prise de poids, elle aussi facteur de risque.
Au-delà de ces règles d’hygiène de vie valables pour la santé en général, d’autres observations concernent les modifications du taux d’hormones tout au long d’une vie de femme. Avoir des enfants tôt serait un facteur de protection. Tout comme l’allaitement de longue durée (un an). Aux Etats-Unis, des sites Web proposent aux femmes de calculer leur risque d’être un jour confrontée au cancer du sein, comme on consulterait son horoscope. Une approche décriée en France où l’on admet que l’interaction entre différents risques reste un mystère. Enfin, de nombreux praticiens avancent le stress comme facteur non négligeable, mais peinent à le quantifier. Si le bien-être pouvait protéger de la maladie, des pistes comme la psychanalyse ne sont toujours pas scientifiquement explorées. Pas plus que la sexualité pourtant, étudiée dans le cas du cancer de la prostate.