Les violences conjugales ont causé en 2007 la mort de 166 femmes en France, soit près d’une victime tous les deux ou trois jours, révèle jeudi le secrétariat d’Etat à la Solidarité. Pour tenter d’enrayer ce phénomène, le gouvernement lance une nouvelle campagne nationale d’information contre les violences faites envers les femmes en général, dans le couple ou la famille.
410.000 femmes auraient été victimes de violences physiques en France en 2007. Selon les chiffres rendus publics jeudi par le secrétariat d’Etat à la Solidarité, 410 000 femmes ont déclaré avoir été victimes de violences physiques de la part d’un conjoint ou ex-conjoint en 2005 ou 2006. Pourtant, elles ne sont que 9% à porter plainte contre leur conjoint actuel (plus de 50% contre un ancien compagnon).
A la même période, 65.000 femmes et fillettes ont été mutilées ou menacées de l’être. Mais les violences ne se limitent pas au foyer. Hors ménage, ce sont 260.000 femmes qui ont été victimes de violences sexuelles, dont 130 000 de viol, d’après l’étude annuelle de l’Observatoire national de la délinquance.
Mieux protéger les femmes
L’une des nouvelles mesures présentées jeudi est la généralisation sur tout le territoire de l’expérience des familles d’accueil pour les femmes victimes, afin notamment de pallier l’absence de foyer d’accueil spécifique dans les zones rurales. Le plan de lutte prévoit également d’améliorer le service d’assistance téléphonique 39 19, mis en ligne en mars 2007, afin de renforcer la protection juridique des femmes. Un numéro gratuit jusqu’à présent presque saturé, avec près de 46.000 appels au cours de ces six derniers mois, soit 250 appels par jour.
Cette nouvelle campagne prévoit par ailleurs le lancement d’un tout nouveau portail Internet, où les femmes peuvent trouver adresses, témoignages et conseils. Petit détail d’importance : un signet en haut de l’écran permet de quitter le site ou d’effacer ses traces en un clic, afin d’éviter toute suspicion de la part du conjoint violent (stop-violences.gouv.fr).
La nouvelle campagne de sensibilisation se décline également dans la presse à travers trois différents dessins aux messages chocs. Pour exemple, l’affiche où l’on peut lire « Petite, vous rêviez sûrement d’un prince charmant, pas d’un homme qui vous frappe le soir en rentrant », illustré en fond par un dessin de conte où le prince étrangle sa bien-aimée.