Le centre national de pharmacovigilance et de matériovigilance a révélé jeudi à Alger, à la faveur d’une enquête, que 35,91 % des malades n’achètent pas certains médicaments essentiels parce qu’ils ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. L’enquête effectuée au niveau de certains établissements publics de proximité à l’ouest d’Alger a établi que le taux des médicaments non remboursés par la sécurité sociale représente 5,63 % de l’ensemble des médicaments disponibles dans les pharmacies. Selon l’enquête réalisée entre la période comprise entre le 12 janvier et le 27 février 2008, les médicaments non disponibles dans les pharmacies représentent 10,37 %, ce qui conduit à dire que le taux de disponibilité des médicaments essentiels dans les officines est de 89,63 % et non de 100% comme il est recommandé par les instances mondiales.
La durée moyenne de consultation est de 6 mn 04 sec alors que la durée de l’auscultation consacrée au patient est de 2 mn 46 sec, des données qui devraient interpeller les professionnels sur les bonnes pratiques relatives à la prescription des médicaments. 16 sur 19 des médicaments (84 %), choisis comme référence, figurent dans la nomenclature des médicaments essentiels établie par l’Organisation mondiale de la santé en 2007.
Selon le Dr Fethi Benachenhou, médecin généraliste de la santé publique, le taux des maladies ORL et respiratoires est le plus élevé du fait que l’enquête a eu lieu en hiver. L’asthénie, l’anémie, les vertiges ou encore l’impuissance sont autant de symptômes dont souffrent les patients, précise M. Benachenhou ajoutant qu’il s’agit de symptômes dus aux problèmes socio-économiques et que le patient a besoin avant tout d’être écouté.
M. Benachenhou a déploré le manque de certains médicaments destinés au traitement des maladies tels l’épilepsie, le diabète ou l’asthme, notamment au niveau des centres de proximité appelés à traiter des urgences. Les travaux de cette journée d’études se poursuivront jusqu’à aujourd’hui et seront sanctionnés par des recommandations sur la rationalisation de l’utilisation des médicaments.