Comment rencontrer des gens quand on est gai ou lesbienne en dehors des sites de drague ou de sexe ? Erick et Sophie ont trouvé une solution interactive pour s’organiser hors du web. Un projet créé par et pour les homosexuel(le)s.
De grandeur humaine, à caractère humain. Des opportunités d’activités, de discussions, de rencontres... «Noozôtes, c’est un site de rencontres via Internet pour laisser l’Internet chez soi, et sortir dehors, c’est-à-dire pour rencontrer des gens et partager des activités proposées par les membres du site», expliquent les deux concepteurs. «Pour les lesbiennes, il n’y a pas vraiment de site pour parler avec d’autres filles et organiser des activités à moins de s’inscrire dans des groupes thématiques : discussion, plein air, etc.», explique Erick Girard, l’informaticien du binôme. «Et ça devient tout de suite compliqué de trouver des amis pour improviser une soirée, une sortie, une visite de musée ou une fin de semaine de camping, si j’ai envie de faire une randonnée avec d’autres, aller à Québec, trouver une partenaire de tennis», renchérit Sophie Deziel, l’initiatrice du concept.
Le concept du site, c’est un peu le même principe qu’un babillard : on y propose une activité ou une idée et les membres répondent selon leur envie, leur disponibilité, leur intérêt. Ainsi, plus la communauté des membres sera grande, plus les réponses seront nombreuses. Mais il n’y a pas plus d’engagement que d’être simplement membre du site Noozôtes. L’objectif est de rassembler une micro-communauté pour faire des projets, développer des idées autour de plein d’activités et de sorties à faire ensemble, ou de se chercher des amis, intelligemment, au sein de la communauté LGBT. Avec une micro-communauté majoritairement située à Montréal, le site évoluera en fonction de ce que chaque membre y apportera, parce que Noozôtes est un projet avant tout par et pour la communauté… «Pour bâtir une communauté, on a besoin de gens», insiste Sophie. Noozôtes est donc avant tout un point de carrefour, un moyen de rassembler localement. Il y a moins de pression, la démarche est plus intuitive, ce qui est plus rare sur le web. C’est donc un outil de promotion et de diffusion. «Les membres pourront y avoir une page et la personnaliser. Pour beaucoup de petits organismes qui n’ont pas de portail, Noozôtes sera une bonne solution», ajoutent Chantal Morin, chargé du graphisme du site, et Hubert Lemelin, programmeur. «Ouvert aux 18 ans et plus, le site fera l’objet d’une grande vigilance», assure les jeunes entrepreneurs. Une équipe de 5 ou 6 bénévoles triés sur le volet veillera au sérieux et à la sécurité des utilisateurs et des propositions. Nous avons pour principe fondateur de rester très à l’écoute des utilisateurs. Les inscriptions seront gratuites, mais certains accès et services complémentaires seront payants afin de rentabiliser le site. Erick et Sophie ont donc monté une PME appelée Wired Monkeys, propriétaire du site Noozôtes et d’autre sites et liens comme ’’pourquoi-moi.com’’, un blog communautaire pour échanger ses "bad luck", et surtout en rire. Parce que le site doit aussi être un lieu de détente. Dans le même genre sur Noozôtes, la "Blue Witch" répondra à votre courrier du coeur. Vu le titre, âmes sensibles s’abstenir...