Le Midi Libre - Société - La laideur imaginaire
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Dysmorphobie
La laideur imaginaire
31 Mars 2008

Vous ne vous sentez pas beau ou belle, vous avez l’impression que les gens vous trouvent moche… Non, vous n’êtes pas le vilain petit canard de la fable. Et cette vision déformée de votre corps et du regard des autres est peut-être bien une maladie : la dysmorphophobie. A lire avant d’opter pour la chirurgie esthétique ou de vous enfermer chez vous…
Vous vous sentez horrible, et malgré les artifices et les stratégies déployées, impossible de remonter dans votre estime ? Et si c’était dans la tête ?
La peur de soi
Comme son nom l’indique, la dysmorphobie (ou dysmorphophobie) est une phobie, mais pas question de vertige, de serpents ou d’araignées. Ici, ce qui fait peur de manière irraisonnée, c’est son propre corps. Certes, nous avions tous à un moment ou un autre eu quelques complexes avec notre poids, notre taille, notre nez un peu long, les seins trop petits ou trop gros…. Mais le problème est lorsque cela devient une obsession. Tel ou telle partie deviendra ainsi difforme aux yeux de la personne, qu’il s’agisse du nez, des fesses, des seins… Elle va être persuadée que les autres ne voient que ça, en parlent dans son dos, etc. Et il ne se passera pas un jour sans qu’elle pense à cette partie «honteuse» d’elle-même. Au point que cela devient un véritable handicap social.
L’anorexie est d’ailleurs une forme extrême de dysmorphophobie : quel que soit son poids, l’anorexique est toujours persuadée qu’elle est trop grosse, et qu’elle doit encore maigrir.
Les adolescentes en première ligne
Qui est touché par ce trouble de la vision de soi ? On ne connaît pas exactement la proportion de la population concernée par ce mal, mais des études américaines avancent le chiffre d’une personne sur 50 qui ferait une fixation sur son physique. Cette maladie frapperait surtout les adolescents et les jeunes adultes.
Les causes de ce trouble sont encore mal connues. Il s’agit d’une anxiété qui va trouver comme expression une focalisation sur une partie du corps.
La dysmorphobie est souvent associée à d’autres troubles psys : dépression, troubles du comportement alimentaire, troubles maniaco-dépressifs, anxiété, troubles obsessionnels compulsifs et autres phobies (agoraphobie notamment).
Le traitement adéquat
Non, le principal traitement de la dysmorphobie n’est pas la chirurgie esthétique. Car le problème se situant à l’intérieur, changer l’extérieur ne va rien résoudre. Au pire, la personne trouvera le résultat encore plus horrible. Au mieux, cela déplacera le problème sur une autre partie du corps. Le traitement de référence est bien sur la psychothérapie. Mais le principal souci est de convaincre le malade qu’il a besoin de voir un psy ! Car pour lui, le problème physique est réel, et non imaginaire ! Demander l’aide du généraliste pour faciliter la prise de conscience peut parfois s’avérer utile. Une fois cette étape passée, la thérapie permettra de venir à bout de ce mal. En la matière, les thérapies comportementales et cognitives ont fait preuve de leur efficacité. Des traitements médicamenteux (antidépresseurs), peuvent parfois être prescrits. Et au bout de quelques mois, l’estime de soi reviendra, et les défauts imaginaires s’envoleront…
Somnambule, dormez plus !
Le somnambulisme n’est pas si rare que cela, surtout chez les enfants. Cette propension à bouger et se déplacer durant son sommeil reste encore très mystérieuse. Mais des scientifiques pensent avoir trouvé la solution pour vaincre ce trouble : tout simplement dormir !
Dans les détails, les scientifiques ont en réalité montré que le manque de sommeil était directement lié aux crises de somnambulisme. Pour cela, ils ont pris 40 somnambules avérés, dont 15 s’étaient même déjà blessés au cours d’expéditions nocturnes. Ils les ont d’abord laissé dormir une nuit au laboratoire pour enregistrer les paramètres de leur sommeil. Puis ils les ont obligés à passer une nuit blanche, en les empêchant de succomber dans les bras de Morphée pendant 25 heures d’affilée. Ils ont ensuite à nouveau enregistré une nuit de sommeil. Et le résultat était surprenant : les crises de somnambulisme après une nuit blanche étaient nettement plus fréquentes : 36 des patients étaient concernés, faisant au total 92 crises ! Et 14 sont même sortis de leur lit (contre 5 le premier soir). Selon les chercheurs, le manque de sommeil est donc directement lié au somnambulisme. Mais une nuit blanche ne peut pas induire de crise chez les personnes qui n’en souffrent pas. Seuls ceux qui sont prédisposés sont concernés.
Cette découverte pourrait en tout cas révolutionner l’étude de ce trouble. Auparavant, il était difficile d’observer les crises : il fallait surveiller plusieurs nuits les personnes pour espérer en voir une. Maintenant, on pourra ainsi les provoquer et sans doute mieux en comprendre le mécanisme, pour trouver peut-être un traitement.


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