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Mon enfant est-il hyperactif ?
24 Fevrier 2008

La majorité des enfants sont extrêmement turbulents et agités que les parents n’arrivent pas à contrôler leurs poussées de dynamisme excessif. Certains parents confrontés à la turbulence de leur gosse tombent dans l’auto-diagnostique allant jusqu’à qualifier leur gosse d’hyperactif. Tel est le cas de cette femme âgée de 36 ans qui est venue en consultation me demander si son enfant était normal ou souffrait d’une maladie qui nécessite un traitement psychiatrique. La maman inquiète de l’état de son chérubin croit important d’avoir la confirmation d’un spécialiste, car ses proches ne cessaient de lui confirmer l’atteinte du petit. En rencontrant le bambin, ce dernier était certes excessivement remuant, mais je parvenais facilement à capter son attention en lui racontant une histoire intéressante ou en lui demandant de dessiner ou de rassembler un puzzle. La maman fut soulagée de m’entendre répéter que son enfant ne présentait aucun symptôme d’hyperactivité, et le fait qu’il soit constamment en mouvement reflète une curiosité naturelle pour la vie et un trait typiquement naturel à l’enfance. La question qui se pose maintenant est comment permettre aux parents de comprendre la différence entre l’hyperactivité comme étant un trouble du comportement de l’enfant et « l’hyper-dynamisme» des jeunes chérubins
Comment savoir si un enfant est turbulent ou réellement hyperactif ?
Un enfant réellement hyperactif est un enfant qui présente un ensemble de symptômes dont le principal est un déficit attentionnel, c’est-à-dire une difficulté à soutenir son attention, à se concentrer et à être attentif. Ce déficit attentionnel est le noyau de la symptomatologie auquel s’associent éventuellement une hyperactivité motrice (agitation) et une impulsivité. L’enfant hyperactif a donc des difficultés scolaires parce qu’il ne fixe pas bien les consignes données en classe. A la maison, ses parents ont l’impression qu’il n’écoute rien et qu’il n’est pas obéissant car, là aussi, son attention est fugitive. L’impulsivité se manifeste par le fait que l’enfant interrompt les autres, passe rapidement d’une activité inachevée à une autre.
Il existe des formes d’hyperactivité où l’agitation motrice est prédominante, des formes où le trouble attentionnel est prédominant et il existe des formes mixtes. Un enfant turbulent, par contre, bouge, mais ne souffre pas de déficit attentionnel.
A partir de quel âge et à qui peut-on s’adresser afin de porter un éventuel diagnostic d’hyperactivité ?
Le plus fréquemment, les enfants sont vus à partir de l’âge de 6 ans lors de l’entrée en primaire car les apprentissages nécessitent de longs moments d’attention et une attitude disciplinée. C’est pourquoi, le diagnostic est souvent porté à partir de l’âge scolaire. Néanmoins, on peut faire le diagnostic chez l’enfant dit d’âge préscolaire, c’est-à-dire en maternelle, dès l’âge de 3-4 ans. Pour certains enfants, leurs difficultés se repèrent même avant, mais le diagnostic est délicat.
Ce diagnostic d’hyperactivité est un diagnostic médical, le médecin traitant est là pour donner un premier avis et s’il estime que l’enfant a des caractéristiques faisant penser à une hyperactivité, le médecin généraliste ou le pédiatre adresse l’enfant à un spécialiste capable de lui administrer le traitement adéquat.
Quels sont les traitements et leurs dangers ?
Le traitement de l’enfant hyperactif est un multiple : aide à la famille, psychothérapie de l’enfant, aménagement scolaire, rééducation orthophonique ou psychomotrice dans certains cas. Si l’intensité des troubles le justifie, et en l’absence de contre-indications, un traitement médicamenteux peut être prescrit.
Quels conseils donner aux parents pour aider leur enfant dans la vie de tous les jours ?
Il faut d’abord que le diagnostic de l’hyperactivité soit bien établi afin que les parents comprennent qu’il ne s’agit pas de paresse ou de mauvais esprit, que leur enfant n’est pas caractériel ou méchant. Les parents peuvent participer à des groupes thérapeutiques qui leur donnent des conseils pour gérer le quotidien.
Dans tous les cas, il faut apprendre à être simple et direct dans les directives adressées à l’enfant afin d’être obéi. Il faut également aider l’enfant à trouver les stratégies pour travailler par séquences courtes et l’autoriser à se distraire entre deux séances de travail ou de tâches «ennuyeuses». Au lieu de le punir, il faut l’encourager dans ses comportements positifs afin de le valoriser. En effet, l’enfant hyperactif, souvent blâmé et disputé, considéré comme «un mauvais garnement», a une mauvaise image de lui et peut développer des signes de dépression. Il est important que les parents accompagnent l’enfant d’une manière positive.


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