Le Midi Libre - Société - Des effets souvent éphémères
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Mauvaise journée au travail
Des effets souvent éphémères
23 Janvier 2008

«Il m’arrive de passer de très mauvaises journées au boulot. Le temps me pèse lourd et j’attends impatiemment de rentrer chez moi. Mais, bizarrement, dès que je me retrouve à la maison, en compagnie de mes gosses, toute la tension de la journée disparaît et je reprends vite goût pour me préparer à une nouvelle journée de travail», avoue Karim, ingénieur en informatique.
Ce jeune homme n’est pas le seul à affirmer que l’effet d’une mauvaise journée au travail n’est que momentané et que, la personne décompresse et oublie rapidement ses soucis en compagnie des siens. Cette idée vient d’être confirmée par une étude psychologique américaine, selon laquelle la mauvaise humeur d’une personne après une journée de travail épuisante dure rarement longtemps quand cette dernière se retrouve dans son cercle familial. Des chercheurs de l’université de Floride aux États-Unis ont observé que la bonne et la mauvaise humeur peuvent s’étendre au temps passé à la maison, mais que leurs effets restent largement éphémères. Toutefois, l’effet de la satisfaction au travail sur l’humeur n’est généralement que temporaire et dépend largement de la personnalité de la personne en question. Les frontières entre le travail et la famille sont assez perméables et c’est une preuve de plus que les gens ramènent effectivement leurs soucis concernant leur profession à la maison. La seule et unique consolation est que les effets disparaissent rapidement.
Dans le cadre de cette étude, les scientifiques américains ont observé un échantillon sélectionné complètement au hasard de 74 employés travaillant à l’université de Floride qui disposaient d’un ordinateur au bureau et à la maison. Ce groupe était constitué d’employés administratifs tels des secrétaires et des chefs de bureau. Chaque participant devait répondre chaque jour à des questions portant sur sa satisfaction au travail et son humeur à 9h du matin, à midi et à 3h de l’après-midi au travail et à 9h du soir à la maison et ce, pendant deux semaines consécutives. Les psychologues évaluaient ensuite l’humeur de ces employés sur une échelle comprenant 6 points, basée sur leur réaction par rapport à des affirmations du genre "maintenant, j’ai l’impression que chaque minute passée au travail est interminable" ou "maintenant, j’éprouve beaucoup de plaisir à accomplir mon travail ".
Les résultats de cette recherche ont montré que la satisfaction au travail était associée à une bonne humeur après les heures de bureau, mais les employés qui avaient eu une journée stressante avaient tendance à ramener leur mauvaise humeur à la maison. Ce qui a aussi mis en évidence le fait que ramener sa bonne ou sa mauvaise humeur à la maison dépendait largement de la tendance de la personne à être intravertie ou extravertie. Les extravertis parlaient davantage de leur journée de travail quand ils rentraient chez eux que les introvertis qui, eux, n’exprimaient pas leurs émotions. Pour certaines personnes, le fait de parler de leur journée de travail constitue une sorte de difficulté, autrement dit, une décharge émotionnelle liée à l’extériorisation d’événements traumatisants et refoulés.
Aussi, cela les aide à exprimer ce qu’ils ont sur le cœur. L’humeur est un phénomène éphémère et passager si bien que même quand nous sommes affectés, notre esprit a la capacité de digérer les événements et de repartir à zéro le lendemain. Voici, en quelque sorte, comment voir les choses, selon les humeurs afin de les dominer et de ne pas s’en inquiéter pour autant. Alors, après tout ce qui a été dit, il ne faudrait pas faire de l’humeur un drame qu’elle soit bonne ou mauvaise.


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