Souvent, la dépression est évidente. Nous pleurons, nous ne dormons plus, la vie nous paraît décolorée, sans intérêt, notre esprit tourne au ralenti et une fatigue intense nous envahit. Nous observons un contraste évident avec ce qu’était notre comportement préalable. Cette rupture par rapport à ce que nous ressentions auparavant est une des caractéristiques importantes de la dépression. Pourtant, dans de nombreux cas, malgré l’évidence de tels symptômes, il est difficile d’évoquer spontanément la dépression.
Quels en sont les symptômes ?
La difficulté vient du fait qu’aucun des symptômes, pris à lui seul, ne peut signaler immédiatement que la dépression est présente. Elle atteint tous les registres de notre vie : vie affective (tristesse, hypersensibilité émotionnelle, impression d’abandon, anxiété…), vie intellectuelle (diminution de l’attention, de la mémoire…), vie active (fatigue, ralentissement…) et vie instinctuelle (sommeil perturbé, appétit modifié, sexualité diminuée…).
La dépression est-elle une maladie grave ?
C’est une maladie grave pour trois raisons :
Elle nous fait souffrir et altère sévèrement notre bien-être, elle peut menacer notre vie, elle a des répercussions négatives sur nous-mêmes et sur notre entourage à court comme à long terme.
Toutes les dépressions sont-elles identiques ?
Les maladies dépressives sont habituellement séparées en deux formes correspondant à des causes et des évolutions différentes. Par simplification, les médecins distinguent les dépressions " unipolaires " qui ne s’expriment que sur le seul mode de la dépression et qui sont les plus fréquentes, et les dépressions " bipolaires " pour lesquelles il existe une alternance de périodes de dépression et d’excitation.
Même pour une forme bien identifiée, chaque individu, par son histoire, sa personnalité ou à cause de paramètres inconnus, exprime plus fortement certains symptômes. Cela justifie un traitement adapté et personnalisé. Seul le médecin a le recul suffisant pour avoir une vision globale de la maladie. Il sait rattacher les symptômes au cadre général de la maladie dépressive.
La dépression diminue-t-elle mes performances mentales ?
Oui, presque systématiquement. Cela fait d’ailleurs partie des signes de la dépression. Mais cette altération n’est pas définitive et disparaît avec la guérison.
La dépression diminue-t-elle mes performances physiques ?
Généralement, la personne déprimée se fatigue facilement et fait preuve d’une moins grande résistance à l’effort. Cependant certaines personnes semblent pour voir continuer à travailler assez longtemps. Il faut savoir qu’une personne qui semble encore active peut néanmoins souffrir de dépression.
La dépression diminue-t-elle ma libido ?
Lorsque nous sommes déprimés, l’intérêt pour la sexualité, la capacité à éprouver du plaisir mais aussi les performances physiques sont altérés. Le désintéressement pour la sexualité est habituellement inclus dans un désintérêt général pour la vie et pour les autres. La sexualité pouvant être reléguée au second plan, cela peut être à l’origine d’incompréhensions ou de tensions dans le couple.
Peut-on guérir spontanément d’une dépression ?
La dépression est une maladie qui atteint le cerveau. La volonté, aussi puissante soit-elle, a bien du mal à modifier, seule, le fonctionnement d’un organe aussi complexe que le cerveau. Si la seule volonté ne peut conduire à la guérison, elle participe certainement à la mise en route du traitement et à la démarche de psychothérapie.