La violence conjugale, qu’elle s’exerce de façon verbale ou physique, est une réalité quotidienne pour des milliers d’Algériennes. Les statistiques incessamment mises à jour par les services de sécurité témoignent de l’ampleur alarmante de ce fait. Comment ces femmes sont-elles prises en charge ? Les campagnes de sensibilisation sont-elle suffisantes ? Quelles sont les formes de violence conjugale ? Comment sortir du cercle vicieux de la violence ?
Les études scientifiques ayant pour thème la violence conjugale tentent d’élucider les causes de ce phénomène. Dernièrement, une étude a été réalisée en Suisse concernant la violence sur les femmes en couple. Suite à cette étude, une femme sur cinq affirme avoir subi une violence d’origine physique ou sexuelle ; deux femmes sur cinq reconnaissent avoir connu des violences psychologiques.
La violence conjugale est bien présente et c’est une réalité qu’il ne faut pas prendre à la légère. Les violences conjugales peuvent être de plusieurs formes : sexuelles, psychiques ou physiques. Bien souvent l’auteur de cette violence est le compagnon ou le mari de la victime. La violence contre les femmes dans le couple n’est pas une affaire privée, il est nécessaire d’en parler et de se confier à ses proches. Ce qui aggrave souvent la situation des femmes violentées par leurs époux et le silence qu’elles s’efforcent de garder tout en espérant que demain sera meilleur. La honte et surtout la peur de révéler son drame à sa famille n’ont pas lieu d’être puisqu’ils ne font qu’empirer le vécu de la victime. Dévoiler son secret à un membre de sa famille ou de se confier à son médecin est un premier pas indispensable pour sortir du cercle de la violence.
L’étude montre également que la violence conjugale s’applique à tous les niveaux sociaux, à tous les âges et à tous niveaux de formation.
Il ne faut pas croire que la violence est due à une perte momentanée du contrôle de l’homme ou que l’alcool en soit la principale cause. L’étude démontre que 80% des femmes ont subi des violences de la part de leur conjoint qui, dans le couple, avait la place dominante. L’agresseur n’a souvent pas besoin de recourir à la violence physique, il se contente d’intimider la femme par d’incessantes menaces. Si elle ne se soumet pas, l’homme recourt alors à la violence physique.
La violence physique ne se résume pas en une gifle ou en un coup. L’étude démontre que sur 4 femmes agressées physiquement, une est gravement blessée.
Les femmes agressées ne peuvent pas quitter facilement leur agresseur pour plusieurs raisons :
- Elles ne savent pas où aller.
- Elles n’ont pas d’argent ou ne voient pas comment concilier leur travail avec la garde des enfants.
- Elles ont peur pour leur vie ou pour celle de leurs enfants.
- Elles ont perdu toute confiance en elles et ne trouvent donc pas la force nécessaire pour s’en aller.
- Elles aiment encore leur compagnon.
Comment aider une personne victime de violence ? Telle est la question que nous devons tous nous poser. Il importe de savoir qu’une personne victime de violence est souvent une personne vulnérable et fragilisée par la douleur. La peur de perdre son foyer, de provoquer encore la colère de son mari et de ne pas être capable de s’occuper seule de ses enfants, tous ces facteurs poussent la victime à retarder la décision de dénoncer son agresseur. Pour aider une personne qui subit des violences conjugales, le meilleur moyen reste l’écoute, qu’une tierce persone soit attentive à sa souffrance, essaye de la soutenir et de l’orienter, ce qui lui permettra de voir plus clair et de prendre les décisions opportunes. Il importe d’expliquer à la victime que ce qu’elle subit est quelque chose d’inacceptable et que cela ne peut durer. Il ne faut pas également hésiter à l’encourager à porter plainte et lui fournir des adresses de centres d’accueil dont le rôle est de prendre en charge les femmes victimes de violence.
Par : D. S.