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Stérilité conjugale
Combattre la féminisation du problème
4 Mars 2009

C’est en moyenne entre 10 et 15% des couples qui souffrent de problème de stérilité. Selon les enquêtes nationales menées dans le domaine de la santé en Algérie, la stérilité touche 7% des couples en âge de procréer, soit près de 300.000 couples actuellement concernés. Et contrairement aux idées préconçues, ce sont les hommes qui sont le plus souvent stériles.

A ce sujet, l’Association nationale des centres de procréation médicalement assistée précise que plus des deux tiers des cas traités sont de sexe masculin. Quant aux causes de l’infertilité, elles sont très variées. «Chez l’homme, c’est généralement la mauvaise qualité des spermes. Pour la femme, ce sont les troubles de l’ovulation, les infections et les grossesses tardives qui sont en cause», a expliqué le président de l’association des centres de PMA.
Les médecins parlent de stérilité lorsqu’un couple qui a des relations sexuelles non protégées n’arrive pas à avoir d’enfant au bout d’un à deux ans.
Dans environ 10% des cas, les problèmes de fertilité sont liés aux deux partenaires. Ces statistiques évoquées dans la plupart des pays devraient éliminer à jamais la féminisation de la stérilité conjugale, c’est-à-dire le fait d’imputer, tout de go, à la femme l’entière responsabilité de la stérilité du couple. Dans la société traditionnelle, la perception de l’épouse comme moyen de perpétuer le nom de famille de l’époux, l’absence d’une grossesse au bout de quelques mois de vie conjugale aboutit à une stigmatisation de la femme comme un être inaccompli, biologiquement stérile, risquant la répudiation ou le recours du mari à prendre une deuxième épouse. La jeune mariée doit affronter quotidiennement le regard interrogateur de l’entourage familial, ce qui peut constituer une véritable épreuve. Tout le monde s’invite dans l’intimité de son couple.
Pour la plupart des couples fertiles de moins de 30 ans, la chance que survienne une grossesse au cours d’un mois donné est d’environ 25%. Ce pourcentage grimpe à 60% après trois mois d’essai et à 85% à la fin de la première année.
La reproduction revêt une importance existentielle. Si les jeunes hommes ne se préoccupent pas de cette problématique existentielle tant qu’ils n’ont pas fondé un foyer, chez la jeune fille par contre, il s’agit d’une préoccupation précoce qui coïncide généralement avec la puberté. Très souvent d’ailleurs, dès qu’une jeune fille a une puberté tardive, sa maman s’inquiète et consulte un gynécologue. Le fait de suspecter, dans un couple, l’infertilité est une expérience très éprouvante. Il peut en résulter de la frustration, de l’anxiété et de la colère ce qui peut créer des tensions dans le couple, même avec la plus solide des relations. Cette tension considérable peut aboutir à la séparation du couple. Certains ressentent une perte de maîtrise, ayant mis leur vie et parfois même leur carrière en attente pour avoir des enfants. Pour la femme, surtout si elle vit avec la belle-famille, le fait d’avoir à faire face à l’infertilité peut donner un sentiment d’isolement en particulier si d’autres membres de cette belle-famille (une belle-sœur) élèvent des enfants. «La femme souffre charnellement, l’homme intellectuellement.» La femme doute non seulement de sa capacité à être mère un jour, mais aussi de sa féminité. D’autant que cette absence de fécondité elle se le rappelle tous les mois. L’homme, très souvent, confondant virilité et infertilité, reporte le problème sur son épouse et si c’est lui finalement qui est à l’origine de la stérilité, il est justement blessé dans son amour-propre parce qu’il s’estime moins viril.
T. L.

Par : Tassaâdite Lefkir

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