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Ces jeunes qui s’automutilent
Ce que dissimule un comportement dangereux
21 Décembre 2008

Scarifications, coupures, brûlures et blessures volontaires. Quelques ados et jeunes adultes se mutilent de manière intentionnelle. Et ces comportements seraient en hausse depuis quelques années. Pourquoi ce besoin de se faire mal ? Comment les parents peuvent-ils détecter les signes de l’automutilation et aider leurs enfants à s’en sortir ?

L’automutilation est un problème sous-estimé. Pourtant, il toucherait un nombre croissant d’adolescents et de jeunes adultes, essentiellement des femmes. Plus d’un jeune sur dix serait concerné.
L’automutilation consiste, comme son nom l’indique, à s’infliger des blessures de manière intentionnelle. Cela passe par de petites coupures avec un rasoir ou un cutter, à des brûlures, des morsures… L’ado s’impose généralement cette souffrance à l’abri des regards de son entourage, en se cachant dans sa chambre ou dans la salle de bain. Ces blessures pratiquées de manière répétée n’ont pas pour objectif d’attirer l’attention, mais, semble-t-il, de permettre de contrôler ses émotions, ses angoisses, ses colères… à moins qu’il ne s’agisse d’un moyen de se réapproprier son corps.
Tout un chacun risque de se blesser un jour, mais aller à s’infliger volontairement le mal reste pour nombre de parents incompréhensible. Que dissimule l’attitude autodestructrice d’un adolescent en mal-être ?
Entre blessures, coupures et autres brûlures, il survient que les adolescents et même des jeunes adultes se mutilent de manière intentionnelle. Portez atteinte à son corps n’est pas un comportement anodin. Au contraire, derrière cette attitude à grand risque, un mal-être profond est dissimulé. Un mal-être qui est parfois sous-estimé par l’entourage qui ne comprend pas que l’automutilation intentionnelle peut être le symptôme sous-jacent d’une pathologie psychologique.
L’automutilation est un problème sous-estimé. Pourtant, il toucherait un nombre croissant d’adolescents et de jeunes adultes, essentiellement des femmes. Plus d’un jeune sur dix serait concerné.
L’adolescent en mal-être est souvent en proie à des sentiments contradictoires et à des pulsions de mort. Se sentant incompris et seul face à la réalité, il trouve en son corps un vrai souffre-douleur.
Il semble y avoir des liens forts entre l’automutilation et les troubles du comportement alimentaire. Ainsi, ce besoin de se faire mal est souvent observé dans les problèmes d’anorexie. On le retrouve également dans les cas de boulimie. Cela semble logique, car troubles du comportement alimentaire et automutilation ont des causes similaires : expression d’un mal-être, volonté de maîtriser les changements de son corps. L’automutilation peut aussi être liée à l’abus d’alcool et de drogues.
L’automutilation peut être, dans certains cas, passagères et disparaît par conséquent avec l’âge. Cependant, parfois elle peut constituer le signe annonciateur de troubles plus graves. Les parents qui découvrent ce problème ne doivent pas hésiter à orienter leur enfant vers un psychologue ou un psychiatre. L’apport d’un spécialiste aidera la jeune personne à comprendre les raisons de son comportement. Car l’automutilation traduit un malaise profond. Et un psy peut aider à se réconcilier avec son corps et limiter les dégâts. Mais il faut aussi que la famille reconsidère sa relation avec celui qui s’automutile. Car ce comportement dénote d’un manque d’écoute. Il est donc essentiel de réinstaurer le dialogue et d’essayer de comprendre ses appels à l’aide qui ne disent pas leur nom.
Les parents doivent réagir efficacement quand leur enfant fugue de la maison. Sa fugue est souvent un message qu’il adresse à l’attention de ses parents et auquel il attend une réaction. Quand la fugue est associée à l’automutilation, il est impératif que les parents demandent l’aide d’un psychologue et d’ouvrir les portes du dialogue avec leur enfant afin de comprendre les causes de sa douleur.
D. S.

Par : D. Soltani

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