La capitale compterait, à elle seule, plus de cinq mille enfants diabétiques dont l’âge est inférieur à 15 ans, a indiqué, jeudi dernier, le professeur Farida Lasset, chef de service de diabétologie à l’hôpital Nafissa-ahmoud «ex-Parnet».

La présidente de l’Association des enfants diabétiques d’Algérie, s’appuyant sur une enquête effectuée au niveau de plusieurs hôpitaux de la capitale, dont Parnet, et le CHU Mustapha-Bacha, a souligné que plus de 800 enfants sont actuellement pris en charge au niveau du service de pédiatrie de l’hôpital Parnet. Dans ce sillage le Dr Lasset n’a pas manqué de mettre en exergue l’importance de la prise en charge tridimensionnelle des enfants diabétiques et la nécessité du suivi médical et parental.
Le diabète est l’une des maladies chroniques les plus répandues en Algérie. Plusieurs adultes et enfants sont touchés par cette pathologie contraignante qui requiert une prise en charge tridimensionnelle, basée sur le traitement médical, le respect d’un régime alimentaire strict ainsi que la pratique régulière d’une activité physique. Cependant, vivre avec le diabète, devoir subir les restrictions alimentaire être mené à pratiquer sport régulièrement n’est pas chose aisée pour les malades contraints à soutenir un rythme de vie éreintant. Ainsi, si certains adultes malades certifient ne pas pouvoir supporter ce train-train de vie et tomber dans les écarts pouvant être périlleux, qu’en est-il des enfants diabétiques ? Comment vivent-ils leur maladie ? Qu’en pensent les parents qui accompagnent leurs enfants diabétiques ?
L’annonce du diagnostic engendre chez les parents bien des émotions. La peine, la peur, la colère et la culpabilité se succèdent et s’entremêlent. Si certains parents arrivent à gérer la maladie de leurs enfants, pour d’autre cela s’avère plus difficile. Cependant, avec le temps, ces derniers de même que l’ensemble de la famille arrivent généralement à bien s’adapter aux exigences de la maladie et aussi à découvrir l’enfant d’une autre façon.
«Si un enfant est diabétique, c’est toute la famille qui y est confrontée à sa maladie», nous dira cette mère dont l’enfant, âgé de 10 ans, est diabétique depuis deux ans. «Quand on a découvert suite aux analyses médicales que Wahid était malade on était désemparé. En tant que mère je me sentais perdue, je ne savais plus à quel saint me vouer, ni comment prendre en charge mon fils», raconte Malika. Pour cette maman, le diabète est une maladie terrifiante qu’elle ne croyait jamais pouvoir vaincre. Cependant, grâce aux conseils des médecins, au régime alimentaire, à l’activité physique, son enfant arrive aujourd’hui à maîtriser sa maladie.
Radia, de son côté, raconte comment le diabète de sa fille âgée de 12 ans a perturbé tous les membres de la famille. «Il nous a fallu du temps pour trouver un semblant d’équilibre afin d’accompagner ma fille dans sa maladie contre laquelle elle arrive aisément à lutter», témoigne-t-elle.
«Etre les parents d’un enfant diabétique est un véritable défi», pense Farida, mère de deux enfants dont l’aîné, âgé de 14 ans, est atteint de diabète insulino-dépendant. «Il ne faut jamais oubliée l’injection d’insuline, être constamment en alerte en cas de chute de glycémie, veiller à ce que l’enfant ait une hygiène de vie saine et pratiquer un sport régulièrent», certifie-t-elle.
De son côté, le Dr Ouagenoune, médecin généraliste, affirme que les parents d’enfants diabétiques éprouvent une panoplie de sentiments qui vont de la crainte à la culpabilité. Des sentiments qu’elle juge nuisibles du fait qu’ils empêchent les parents de se concentrer sur l’accompagnement et le suivi de l’enfant malade. «Quelques mères pensent être responsables de la maladie de leurs enfants. Elles entrent dans une sorte de cercle vicieux d’où parfois, il est difficile de sortir sans l’aide d’un thérapeute. «Pour accompagner efficacement son enfant diabétique, la première étape utile est de se documenter sur la maladie, son évolution, son traitement et ensuite, de lui inculquer les habitudes de vie saines à suivre», déclare-t-elle à cet égard.
Par ailleurs, la spécialiste insiste sur l’importance du maintien d’une attitude positive à l’égard des enfants diabétiques ainsi que sur la nécessité d’organiser des campagnes de sensibilisation des familles, de la société et des personnels du secteur de la santé sur les dangers de cette maladie. «Le diabète n’est plus une maladie contraignante. L’évolution scientifique garantit aux malades de s’adapter merveilleusement aux conditionsde leur maladie», achève-t-elle.
D. S.