Une récente étude réalisée par la fondation nationale pour la recherche médicale FOREM vient de révéler que 75 % des mères algériennes transmettent des maladies à leurs enfants. Le pourcentage, certes élevé, a été expliqué par les initiateurs de la recherche par le fait que de plus en plus de mamans algériennes recourent aujourd’hui à l’allaitement artificiel pour nourrir leurs gosses et ce juste après l’accouchement, ce qui expose les nourrissons, fragilisés, à de graves dangers sanitaires.
L’étude en question a établi le lien entre allaitement au biberon et la fragilité de la structure physique et psychique de l’enfant. Ainsi, de l’avis de nombreux spécialistes, le recours des femmes, de nos jours, à l’allaitement artificiel (biberon) dès les premiers jours de la naissance, est responsable de l’atteinte des bébés par diverses pathologies, notamment les diarrhées, l’inflammation du système respiratoire et pulmonaire ainsi que la malnutrition.
«En effet, le lait maternel, étant un aliment complet, est préconisé dés l’accouchement. Il favorise non seulement le contact du bébé avec la peau, la chaleur, l’odeur et la voix de sa maman, mais protège également son organisme des diverses pathologies et renforce son système immunitaire. Ses bienfaits sont multiples, nutritionnels, physiologiques et psychologiques», déclare Dr Ouagenoune.
La spécialiste insiste sur le fait que l’allaitement maternel est très préconisé contre les infections du fait qu’il réduit considérablement les risques de maladies respiratoires et gastro-intestinales pendant les six premiers mois de la vie. «L’on constate souvent que les enfants nourris partiellement ou totalement au sein développent moins de pathologies que ceux nourris avec d’autres types de lait», explique-t-elle, certifiant dans le même sens, que l’absence totale d’allaitement au sein engendre l’anémie, considéré comme une des pathologies chroniques les plus répandus chez les enfants avec 20 % pour les enfants âgés de moins de cinq ans, le nanisme est également considéré comme une suite de l’allaitement artificiel. Il touche plus de 7,7 % des enfants âgés de plus de cinq ans. Notre interlocutrice a, par ailleurs, signalé que la moyenne de la maigreur est arrivée à 2,7% pour les enfants de plus de cinq ans et ce, notamment dans les zones rurales où le pain traditionnel et les pâtes représentent un aliment essentiel pour les enfants lors des deux premières années de leur vie.
Sur le plan économique, l’étude de la Forem reconnaît que le lait industrialisé, coûteux, représente une lourde charge pour les petites bourses. Il augmente aussi les dépenses du secteur sanitaire en matière de médication et de services de prise en charges des différentes maladies que peut contracter les nourrissons. Par contre, le lait maternel, considéré comme l’aliment le mieux adapté pour le nouveau-né, pour des raisons diverses qui tiennent à sa composition qualitative et quantitative en protéines, en glucides et en lipides, protège l’enfant et diminue la charge financière, souvent lourde, sur la famille.
De son côté, le professeur Khiati, président de la Forem estime que le lait maternel constitue la première protection de l’enfant contre les agressions extérieurs dont les diarrhées, les infections respiratoires, inflammation du thorax, la sécheresse et d’autres maladies infectieuses.
L’étude, menée par la Forem, n’omet pas de mettre en exergue la valeur psychologique et affective de l’allaitement maternel dans le renforcement du lien mère-enfant, ainsi que sa contribution dans le développement psychoaffectif du nouveau-né.
D. S.
Par : d. soltani