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CONSOMMATION DES MEDICAMENTS en Algérie
Les Algériens sont-ils leurs propres médecins ?
22 Octobre 2008

L’utilisation rationnelle et sécurisée des médicaments a été recommandée la semaine dernière par le Centre national de pharmacovigilance et de matériovigilance.

Lors d’une rencontre médicale axée sur l’amélioration des services sanitaires et l’usage rationnel des médicaments, les membres du Centre national de pharmacovigilance et de matériovigilance (CNPM) ont rendu publics les résultats des enquêtes réalisées au cours de l’année 2007-2008 auprès de cinq polycliniques situées à l’ouest du pays.
Selon les résultats de l’étude, le nombre de médicaments prescrits par ordonnance ainsi que la prescription d’antibiotiques et des formes injectables aux malades sont dans les normes internationales. Ainsi, l’enquête révèle que la durée moyenne de la consultation médicale dans les polycliniques est de 4,06 minutes. Le médecin, quant à lui, dépense environ 46,2 minutes pour délivrer une ordonnance. Chaque ordonnance contient en moyenne près de 61,2 médicaments. Le taux d’antibiotiques prescrits est de 55,42 %, contre 8,06 % pour les injections, ce qui révèle la surconsommation des antibiotiques. La prescription des médicaments sexuels représente, quant à elle, 51,26 % des médicaments prescrits sur ordonnance.
L’enquête en question fait ainsi ressortir que les médicaments non remboursés par la CNAS ne représentent que 5,63 % de l’ensemble des médicaments servis en pharmacie. Comme les médicaments non délivrés en pharmacie sont de l’ordre de 10,37%, ceci donne un taux de disponibilité de médicaments essentiels à l’officine de 89,63% mais n’atteignent pas les 100% recommandés. Par ailleurs, 71,11% des causes de non-achat des médicaments sont déclarées comme dues au fait qu’ils sont disponibles à la maison (35,91%) ou parce qu’ils sont non remboursés (5,63%) ou encore parce qu’ils sont onéreux (29,57%.).
Parmi les résultats de cette étude, figure la recommandation qui concerne la nécessité de développer davantage les médicaments génériques ainsi que le contrôle de leur commercialisation. D’un autre côté, la nécessité d’une formation adéquate des médecins, des pharmaciens et des gestionnaires du secteur de la santé sur une bonne prescription des médicaments est impérative et ce, en vue de rationaliser l’usage des médicaments consommés parfois à tort et à travers.
Sur un autre chapitre, les membres du CNPM, s’appuyant sur les résultats de l’enquête, ont mis l’accent sur l’importance d’améliorer le niveau du médecin généraliste, étant le premier spécialiste consulté et ce, dans le but d’améliorer la qualité des soins proposés aux citoyens.
La rencontre, dont l’objectif était également de sensibiliser l’opinion publique sur l’importance de l’usage rationnel des médicaments, a axé sur un point important, à savoir l’automédication ou le recours des patients à l’achat des médicaments sans ordonnance médicale. Les spécialistes ont tiré la sonnette d’alarme sur ce comportement risqué et ont appelé la société civile à plus de prudence lors de l’usage des médicaments.
Il est, également, signalé par les experts que l’absence de comité pharmaceutique et thérapeutique entraîne un manque de cadre de concertation scientifique pour promouvoir l’usage rationnel des médicaments, au moment où l’utilisation des médicaments génériques reste en Algérie la plus faible par rapport aux pays en développement en Asie, Afrique et Amérique latine.
Enfin, les spécialistes n’omettent pas de recommander l’optimisation de l’utilisation des génériques et ce, dans le but de garantir aux couches défavorisées un meilleur accès aux soins médicaux.
D. S.

Par : d. soltani

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