Qui d’entre nous ne se rappelle pas de l’épisode tragique de la circoncision collective qui s’est opérée sur huit enfants dans la soirée de Leilet el kadr (nuit du 27 du mois en cours) à El Khroub, lors du Ramadhan 2005…
Une circoncision qui a tournée au drame puisque les huit gosses ont été sévèrement mutilés. L’opération collective, effectuée sous l’égide de l’APC d’El Khroub, aux profits des familles démunies, s’est déroulée dans des conditions déplorables causant des traumatismes physiques et psychologiques considérables aux gosses mutilés par les mains de l’incompétence des médecins.
En effet, contre toute attente, il s’avéra que l’acte chirurgical pratiqué n’a pas été mené correctement, faisant des huit enfants la proie d’un acte fâcheux, en l’absence totale d’hygiène et le non-respect du processus de prévention.
La circoncision, rite à connotation religieuse, consistant en l’ablation partielle ou totale du prépuce, est pratiqué dans de nombreux pays dans le monde pour des raisons culturelles, religieuses et parfois thérapeutiques. En Algérie, nombreux sont les parents qui recourent à la circoncision collective de leurs enfants lors du 27e jours du ramadhan. Des opérations souvent menées par des associations caritatives désirant apporter la joie aux familles nécessiteuses. Cependant, ce type d’opération ne se déroule pas souvent dans des circonstances favorables, notamment lorsque les conditions d’hygiène et les règles de préventions font défaut, engendrant ainsi des dégâts physiques et des traumatismes psychologiques.
A l’instar des enfants d’El Khroub qui sont arrivés cruellement mutilés au centre hospitalier d’El Mansourah, souffrant d’hémorragie, infection, et autres lésions importantes, de nombreux enfants sont exposés aujourd’hui, en l’absence de contrôle et de prévention, à des risque similaires.
Mme Ouagenoune, médecin généraliste, insiste sur le fait que la circoncision est un acte chirurgical exigeant la mise en place de toutes les conditions d’hygiène nécessaires à la nature de l’acte chirurgical. «Il n’est pas difficile d’imaginer la dimension catastrophique qu’aurait le développement de circoncisions à la sauvette, activité qui pourrait devenir très rémunératrice et donc attirer des aigrefins».
Sur le plan médical, le médecin confirme que «la circoncision doit être effectuée par un professionnel déjà initié à ce type d’intervention délicate. Le matériel doit être soigneusement stérilisé pour éviter les complications fâcheuses. Toute erreur où négligence peut induire des résultats catastrophiques, comme ceux constatés chez les enfants d’El Khroub.
S’exprimant sur les suites pouvant survenir d’un acte chirurgical incompétent, Mme Ouagenoune évoque les cas d’hémorragie, d’infection, la section incomplète du prépuce, la résection importante du prépuce, le rétrécissement du méat, la rétention aiguë d’urine, la déformation de l’organe génital, l’amputation du gland et la nécro-épidermolyse bulleuse aiguë.
«Au-delà des risques sanitaires liées à l’acte de la circoncision, il ne faut pas négliger l’aspect psychologique de l’acte», insiste Mme Ferhat. S, psychologue. «Le traumatisme causé par des mutilations physiques engendrées par cet acte sont considérables. Si les séquelles physiques peuvent disparaître, ceux psychologiques resteront ancrés à jamais. Des problèmes psycho sexuels peuvent en résulter », continue-t-elle.
Enfin, les médecins tirent la sonnette d’alarme sur ce rite religieux et appellent à la prudence, au respect des règles d’hygiène et de prévention. Aussi, il est à signaler que les interventions de circoncision se pratiquent tout au long de l’année. Ce qui devra convaincre les parents, pour protéger leur progéniture des dangers de l’incompétence, à être plus vigilants.