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ramadhan, un marathon pour les femmes
Comment les Algériennes s’organisent-elles pendant le mois sacré ?
8 Septembre 2008

Etre performante au travail, s’occuper des enfants, faire les emplettes au marché, préparer à manger et s’occuper de son foyer sont des charges dures à accomplir par les femmes en temps normal, alors qu’en est-il du mois du ramadhan lorsque la femme se voit contrainte d’investir des efforts monstres pour venir à bout d’une dure journée de jeûne chargée de canicule, de soif et d’épuisement.

Cependant, malgré toutes les contraintes quotidiennes face auxquels elles sont livrées, les femmes qui observent le ramadan se débrouillent, tant bien que mal pour venir à bout de leurs occupations journalières.
Avec le début du mois du ramadhan et au fur et à mesure que les jours s’écoulent, la fatigue des jeûneurs se fait de plus en plus ressentir. Surtout chez les femmes qui, en plus de leurs obligations professionnelles et familiales, doivent assurer la préparation des plats de la rupture du jeûne pendant trente jours. Une préparation qui tourne au casse-tête pour les femmes, notamment celles qui ont à leur charge toute une famille et qui ne bénéficient d’aucune aide. Pourtant, ces femmes trouvent toujours des stratégies appropriées pour jongler avec leurs différentes casquettes, tandis que les hommes sont souvent occupés par la lecture de leur journal préféré, ou allongés devant le poste TV.
En effet, dure journée pour les femmes actives déchirées entre leur travail et leur charges domestiques en ce mois sacré qui mobilise réellement la gent féminine dans la cuisine.
Rinda, secrétaire et mère de famille, affirme que lors du mois du ramadhan, elle est dépassée, mais se débrouille pour que tout soit prêt lors de la rupture du jeûne. «Je me suis habituée à un rythme de travail éreintant lors de ce mois. Mais, que voulez-vous que je fasse. Je suis contrainte, pendant 30 jours de suivre le rythme exténuant et surtout de bien préparer la rupture du jeûne, car mon mari est du genre très exigeant», dit-elle.
Mme Ibouchoukane, avocate, met l’accent sur la difficulté d’instaurer un équilibre entre son travail et son quotidien de femme. «Je peux vous dire que c’est très difficile de joindre les deux bouts. Le tribunal est ouvert de 9h à 15h, mais je sors de mon bureau vers 16h-16h30. Comme la rupture est vers 19h, j’ai juste un peu de temps pour m’occuper de la cuisine et des divers préparatifs. Heureusement que ma belle-sœur célibataire habite avec moi et me seconde dans la préparation de la soupe, tandis que je m’occupe du reste. En temps normal, je ne cuisine pas souvent, où j’achète des plats préparés, mais pour le Ramadhan, je suis obligée de m’occuper de la cuisine», explique-t-elle.
Nombreuses sont les femmes algériennes qui se retrouvent sans aucune aide, à la maison, lors du mois sacré. Amina, femme active et mère de famille, est de celles qui se retrouvent dépassées par les obligations interminables des longues journées du ramadhan. «Il est pénible pour une femme active et seule de s’occuper de la cuisine chaque jour. Personnellement, je prépare la chorba pour deux jours. Quant au plat principal, je fais une mi-préparation le matin, je pars au travail et je termine la préparation en rentrant.»
En effet, pendant le ramadhan, des employés finissent à 15h, cela laisse aux femmes près de quatre heures pour cuisiner si elles n’ont pas un long trajet à parcourir entre leur travail et leur domicile. Certaines font la soupe en rentrant et, après deux heures de repos, font le plat principal.
Le Ramadhan reste un mois très dur pour les femmes, notamment parce qu’elles ont plus de responsabilités. Pour celles qui ont choisi de travailler, un vrai défi est à relever. Celui de remplir toutes les tâches domestiques sans trop se plaindre. «On n’a pas vraiment le choix. Si on a décidé de sortir du carcan domestique, nos exigences familiales nous retrouvent vite. Lorsque nos maris sont démissionnaires, vous pouvez très bien imaginer notre peine à joindre les deux bouts», commente Amina. Dur combat est celui que se livrent les femmes dans notre société durant ce mois sacré.

Par : d. soltani

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