On les appelle enfants assistés ou orphelins. Ils évoluent, contrairement aux autres gosses, dans des centres d’accueil. Ils souffrent de solitude et de privation affective. Ils sont souvent conscients de leur différence, concentrés sur leur douleur et impuissants face à leur malheur.
Ces enfants ne caressent qu’un seul et unique rêve, vivre un jour au sein d’une famille accueillante, ouvrir les yeux sur un visage maternel tendre et ressentir toute la chaleur et la protection d’un père.
C’est autour de la question de la prise en charge de l’enfance assistée que s’est déroulé, la semaine dernière, un séminaire organisé en présence de représentants de la société civile, d’organisations et d’instances internationales spécialisées. Au cœur du débat : l’examen des moyens de promotion de la prise en charge de l’enfance assistée, notamment par la révision et l’adaptation du système en vigueur avec les développements intervenant en la matière sur la scène internationale.
A ce sujet, M. Djamel Ould-Abbès, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale établie à l’étranger, a, lors de cet atelier-séminaire organisé récemment à Alger, mis l’accent sur l’importance de l’adoption d’une stratégie nationale qui vise à promouvoir la prise en charge de l’enfance assistée.
La Kafala, une alternative incontournable à la prise en charge
Dans son discours, M. Ould-Abbès a mis en exergue l’importance de mettre en œuvre des moyens à même d’améliorer le système de prise en charge des enfants privés de famille et ce, conformément aux critères en vigueur dans le monde de la prise en charge des enfants privés de famille qui doivent profiter d’un accompagnement spécifique.
A cet égard, le ministre a évoqué une notion importante dans la prise en charge des enfants abandonnés. Il s’agit de la Kafala, considérée comme une alternative incontournable visant l’insertion des enfants en milieu familial.
Par ailleurs, M. Ould-Abbès n’a pas hésité de manifester sa satisfaction face au nombre croissant de demandes d’accueil d’enfants orphelins émanant souvent de femmes dans l’incapacité de procréer, ce qui permet aux enfants d’évoluer dans un climat familial serein.
Il a, en outre, évalué le nombre de demandes insatisfaites en la matière, au niveau de la capitale, à 600 demandes, soulignant les efforts des autorités publiques qui veillent sur la bonne prise en charge de cette catégorie d’enfants. S’exprimant sur la qualité de la formation professionnelle qui touche les équipes pluridisciplinaires qui veillent sur la prise en charge de l’enfance assistée, le ministre relève les efforts fournis dans ce domaine.
Structures d’accueil, l’urgence d’un encadrement
En effet, souligne le ministre, «l’encadrement des structure d’accueil de l’enfance abandonnée est une condition sine qua non à la promotion de la prise en charge de cette frange sociétale. Ainsi, veiller sur la qualité de l’accompagnement par l’encadrement des éducateurs permet à ses derniers de parfaitement préparer la réinsertion socioprofessionnelle des rejetons».
En dernier lieu, M. Ould-Abbès a appelé la société civile ainsi que les organisations nationales et internationales au renforcement de leur partenariat et de leur coopération dans le but d’aider cette frange sociétale. L’élaboration de programmes visant à garantir l’insertion sociale des orphelins et notamment ceux aux besoins spécifiques contribuera dans la promotion de la prise en charge de ces derniers.
Suivre l’exemple des pays leader en la matière
De son côté, la ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saâdia Djaâffar, s’exprimant, en marge du séminaire portant sur l’amélioration de la qualité de la prise en charge de l’enfance assistée, a mis en exergue l’utilité d’en tirer profit de l’expérience des pays leaders en matière de protection de l’enfance assistée. Elle ajoute, à ce propos, que cette rencontre est «l’occasion d’explorer de nouveaux moyens de prise en charge de l’enfance privée de chaleur familiale».
La ministre a mis l’accent sur le développement socio-psychologique sain de l’enfant qui ne peut, indique-t-elle, être atteint que par le renforcement de la solidarité et du soutien de ces enfants.
Par ailleurs, Mme Nouara a souligné l’importance de soutenir le partenariat avec les organisations internationales activant dans le domaine de l’enfance privée de famille, rappelant l’initiative algérienne portant amélioration de la prise en charge de cette tranche sociale en encourageant les familles à opter pour l’accueil et la Kafala de ces enfants.
Il est à signaler que ce séminaire qui se déroule à la faveur de cinq ateliers axés sur l’examen des moyens de la prise en charge de l’enfance assistée, notamment handicapée, vise, en outre, la formation des professionnels intervenant auprès de l’enfance assistée ainsi que l’amélioration des conditions d’accueil et de prise en charge des enfants handicapés en milieu institutionnel.
Par : d. soltani