La criminalité est un phénomène social qui connaît aujourd’hui une courbe ascendante inquiétante mobilisant aussi bien les pouvoirs publics que la société civile. Les chiffres font état d’une grave amplification en Algérie de la criminalité sous ses multiples formes, particulièrement dans la capitale.
La criminalité vient s’ajouter, selon bon nombre de spécialistes aux divers maux sociaux face auxquels lutte la population algérienne depuis plus d’une décennie.
Ainsi, selon le dernier bilan réalisé par les services de la Sûreté de la wilaya d’Alger, près de 681 affaires criminelles ont été enregistrées durant la première semaine de juin. Un chiffre effarant qui reflète l’expansion alarmante du phénomène de criminalité.
Des chiffres inquiétants
Le bilan rendu public dimanche dernier par les services de la sûreté de la wilaya d’Alger recense plus de 1460 personnes poursuivies pour implication dans des affaires criminelles. Parmi les affaires enregistrés figurent 148 cas de vol, 18 cas d’agressions physiques, et de port d’armes prohibées, 29 affaires de détention, consommation et trafic de stupéfiants.
85 personnes ont été placées sous verrou, 40 individus en détention préventive alors que 5 autres ont bénéficié de la liberté provisoire, indique la même source.
La criminalité qui peut vêtir diverses formes dont le meurtre, le vol, les agressions physiques et autres est malheureusement devenues le lot quotidien des algériens qui craignent notamment d’être la cible de malfaiteurs, d’adolescents délinquants, d’alcoolique, de schizophrènes ou de toxicomanes. La situation est critique. Témoin les chiffres qui font état d’une augmentation des cas d’homicides volontaire, malgré le renforcement des mesures sécuritaires dans la capitale.
Une étude menée par la Gendarmerie nationale publiée en mai dernier place le crime organisé juste après le terrorisme le considérant comme un vrai défi qui requiert la mise en exécution de sérieuses mesures préventives afin de protéger la population de la situation d’insécurité
Selon les services de la Gendarmerie, les atteintes contre les personnes et les biens sont toujours en tête de liste avec 685 et 694 affaires suivies de 258 infractions aux lois.
La recrudescence de la criminalité dans la capitale et ce, malgré les mesures sécuritaires adoptées par les services de sécurité nous met face à un questionnement important : Qu’est- ce qui explique l’expansion de la criminalité, toutes formes confondues, aujourd’hui au sein de la société algérienne ?
Le crime expliqué par des sociologues
Pour les sociologues le crime est un phénomène social qui existe depuis la nuit des temps. Il possède diverses définitions, selon qu’on l’envisage d’un point de vue criminologique, sociologique, politique ou pénal. Il manifeste dans certains cas l’ensemble des atteintes portées aux diverses valeurs, substantielles ou superficielles, individuelles ou collectives, morales ou matérielles, nationales ou universelles. Dans d’autres situations, au contraire, il se circonscrit à la représentation de comportements considérés par l’ensemble de la population, et par le législateur, comme les plus fortes violations des intérêts fondamentaux de la personne humaine, du groupe social et de l’institution étatique.
Le crime serait, selon nombre de sociologues, intrinsèquement liés aux conditions fondamentales de la vie en société. Cette transgression à caractère purement juridique mérite d’être analyser dans son contexte. Car, de l’avis de nombreux sociologues, il n’existe pas de théorie commune du crime qui s’applique à toutes les époques ainsi qu’à tous les contextes. Le crime doit être envisagé au sein de son contexte et analyser dans ses dimensions diverses comme un phénomène complexes.
Concernant les facteurs du crime les spécialistes en criminologie, dans une tentative d’approche des facteurs susceptibles d’expliquer le crime affirment qu’il est impératif de ne pas s’attarder uniquement sur la personnalité du criminel, mais sur son contexte social. Cela dit, la société fabrique ses criminels quand elle n’arrive plus à gérer les pathologies sociales qui y règnent.
Le renforcement des mesures sécuritaires, la prise en charge de la délinquance juvénile, la sensibilisation de la société civile sur les dangers de la criminalité, l’adoption de sévères peines répressives à l’égard des auteurs de crime sont des dispositions essentielles afin de contrecarrer ce fléau social.
Par : d. soltani