Selon une récente étude réalisée par le Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant (CIDEF), plus de 18 million d’Algériens soit 50% ont dépassé l’âge du mariage et sont donc contraints à subir un célibat forcé.
Les différents maux sociaux, les conditions socioéconomiques déplorables, la perte de perspectives d’avenir seraient imputables dans l’expansion du phénomène du célibat.
11 million de femmes et 7 million d’hommes est le nombre des célibataires algériens qui, faute de moyens, ont largement dépassé l’âge moyen du mariage estimé à 33 ans.
L’expansion du célibat cause, selon bon nombre de spécialistes, un état d’instabilité sociale incriminable aujourd’hui de générer toutes les formes de déviations morales largement médiatisés dont le viol et les abus sexuels à l’encontre des enfants.
L’étude menée par le CIDEF dans le cadre de l’investigation algérienne sur la santé familiale, met l’accent sur l’ampleur du phénomène. En effet, le célibat est prédominant dans le milieu urbain avec 50% contre 45% dans le milieu rural. Par ailleurs, les résultats de l’étude mettent en relief le désir impérieux d’une grande partie de la jeunesse à immigrer quelque soit le moyen. 43% des célibataires disent vouloir immigrer clandestinement, 36% sont à la recherche d’un boulot que leur pays est incapable de leur assurer, 42 % désirent améliorer leurs conditions de vie alors que 4% ont affirme trouver l’échappatoire en un mariage mixte qui leur ouvre les portes d’un eldorado tant rêvé.
De son côté, le président de l’association qui se charge du mariage des jeunes Algériens M. Shemsedine affirme que le jeune algérien est contraint au célibat. «Le jeune est confronté à nombreuses difficultés. Appelé d’abord à terminer ses études, à passer son service national, à rechercher un travail à sa sortie de l’université et en fin à trouver un logement, les défis à relever sont extrêmement de taille. Les frais du mariage étant aussi exorbitants, tout cela dissuade le jeune de réaliser son projet de fonder un foyer», poursuit M. Shemsedine.
Pour Mme Saïf. R, sociologue, le phénomène de célibat n’est que la conséquence directe des pathologies sociales que vit l’Algérie depuis plus d’une décennie. «On ne se marie pas quand on n’arrive même pas à se prendre en charge. Pour le jeune, rester célibataire, c’est s’épargner un lourd fardeau. La malvie, le chômage, la crise de logement et d’autres maux viennent élargir le pourcentage du célibat, renforcer la frustration des jeunes et amplifier la haine qu’ils ressentent à l’égard de l’état qui ne prend pas de mesures de lutte contre ces faits. L’immigration clandestine est une expression de ras-le-bol. La pédophilie, le viol et autres maux sont entre autres le fuit de la misère sexuelle face à laquelle il est impératif de lutter», certifie la sociologue.
Pour venir à bout du phénomène du célibat, des présidents d’associations civiles et des hommes de droit appellent à la création d’un fond national de mariage «Sendouk En Zaouadj» dans lequel contribuera le ministère des affaires religieuses. Suivant le modèle adopté par les pays du Golf, ce fond sera dépendant du fond de la «Zakat» et aura pour objectif : aidé les jeunes démunis à pouvoir faire face aux charge du mariage.
Il est à noter que l’Algérie a le taux le plus élevé de célibat juste après le Liban dont le pourcentage a atteint les 95 %.
Par : d. soltani