Vos collègues vous mettent trop de pressions, l’ambiance au boulot est morne, les conflits règnent, l’humour fait défaut, votre supérieur est exigent, vous vous sentez submergé par vos tâches professionnelles, vous êtes constamment mis à l’épreuve dans votre job, vous n’arrivez pas à séparer vos soucis familiaux de ceux qu’impose le boulot, et voilà que vous tombez épuisé.
Vous êtes taciturne, vous sentez fatigué sans faire de grands efforts, vous vous plaignez de douleurs somatiques diverses (maux de tête, courbatures, douleur dorsale), vous vous isolez, vivez le travail comme une corvée, êtes constamment irritable, fuyez le contact social, et vous compléter ce tableau, votre productivité a largement baissé. Preuve en est, les constantes critiques liées à votre rendement émanant de votre chef et qui vous enfonce davantage dans votre état d’apparente déprime dont vous ignorez totalement la genèse.
«Mais que diable as-tu ?», ne s’empêche de crier votre compagne, en voyant votre état se dégrader de jour en jour, votre colère exacerbée ou votre fatigue s’amplifiée.
Vous restez pantois, ignorant ce qui se passe au fin fond de vous-même. Et si votre état était plus grave que vous ne le pensez ? Et si votre mal, non diagnostiqué et encore non traité pouvait avoir de sérieux retentissement néfastes sur votre vie sociale, familiale et psychologique ?
Nombreux sont les personnes qui souffrent de l’état décrit plus haut. Négligeant les signes avant-coureurs du mal être qui les envahi, ces fonctionnaire souffrant de ce qui est communément appelé en psychologie l’épuisement professionnel, voient leur vie se dégrader progressivement.
Le stress professionnel, à l’origine de ce trouble, s’installe d’une manière graduelle. Le salarié, journellement exposé aux pressions du travail et de la vie quotidienne, accumulera les pressions qui ne tardent pas à se transformer en état de stress professionnel. Comment reconnaître ce trouble devenu de plus en plus fréquents ces dernières années ?
Le stress, état de tension chronique (à la fois physique et psychique) qui découle d’une façon inadéquate de gérer la pression (psychique) pendant une période prolongée, est devenu un aspect normal de la vie moderne. A la maison, au travail, dans la rue et dans sa vie quotidienne, nous pouvons être confrontés à différentes sortes de pressions que nous arrivons mal à gérer. De notre mauvaise gestion de ces pressions, naît le stress qui se répercute souvent sur notre manière d’être et nos rapports avec autrui. Hakim, à titre illustrateur, occupe un poste de cadre dans un des plus importants ministères. Son travail, il l’accompli à merveille. D’ailleurs toutes les conditions y sont associées afin de lui permettre de bien mener ses tâches. Malgré tout ça, il souffre de stress : il dort mal, il fait de plus en plus d’erreurs d’inattention au travail, sa digestion est difficile, se ronge les ongles, attrape toutes les grippes et fait fréquemment des sautes d’humeur qui l’étonnent lui-même. En fait, derrière cet état se trouve un évènement déclenchant : son conflit avec son patron et l’interminable liste de tâches que ce dernier lui confère. Il se rend au travail à reculons, rumine toute la journée ses insatisfactions et ses projets de vengeance. Toute sa vie est empoisonnée par ce conflit: il est distant avec ses collègues, irritable avec ses enfants, insupportable avec son épouse. Au bout du compte, ses relations avec les autres sont devenues tellement mauvaises et son état à même fini par détériorer sa relation conjugale. En consultant le médecin du travail, le diagnostic mettait en évidence un état de stress sévère lié à un conflit professionnel avec le chef. Hakim, concentrant toute son énergie sur son conflit avec son patron, négligeais son travail ainsi que sa famille. De ce fait, ses rapports sociaux se détérioraient, son niveau de concentration avec.
Dans le cas de Hakim, une coupure avec le monde professionnel pour quelque temps et la résolution du conflit à l’origine du stress à nettement améliorer la qualité de vie de ce dernier l’emmenant à mieux cerner ses difficultés.
Le mal, pris à temps, n’a pas causé de graves dommages dans ce cas, mais qu’on est-il des autres cas de stress professionnel mal pris en charge et parfois indétectables qui évoluent souvent vers des formes graves comme la dépression ?
Etre en harmonie avec son travail pour pouvoir donner le meilleur de soi-même est nécessaire certes, mais il arrive que les ressources humaines d’une personne fassent défaut face à une situation contraignante. C’est à ce moment là, si les sources du stress persistent pour une durée plus ou moins longue, que la personne risque de réagir d’une façon inadaptée à la situation.
Cela dit, il ne faut jamais négliger l’appel de son corps lorsqu’il se sent épuiser et qu’il réclame le repos. En effet, les signaux que le corps lance en état de stress et qui se répercutent souvent sur le plan psychologique et relationnel ne doivent aucunement être négligé, d’où la nécessité de la présence, en milieu professionnel, du psychologue de travail censé déceler toute manifestation de stress professionnel.
Par : d. soltani