L’amour, certains y croient, d’autres non. Certains ont eu l’opportunité de le rencontrer sur leur chemin, de le vivre pleinement, d’autres l’ont raté de près. Enfin, cet amour quelques-uns ont eu la force et la chance de le cultiver, de le préserver, d’autres y ont renoncé face au premier obstacle rencontré.
Quand on est amoureux, nul doute, on voit la vie en rose, comme chantait Edith piaf. Notre existence, qui était jusqu’alors morne, sans grand charme, ni atouts, devient un chef-d’œuvre. On n’existe que pour l’autre, on ne pense qu’à lui à chaque instant. Notre vie a un sens maintenant et cet autre est lui-même responsable de ce bonheur inouï qui nous submerge et nous emporte vers d’autres dimensions.
Quand on est amoureux, on s’invente un monde idyllique, un monde qui serait fait d’amour et de rêve. La réalité n’a plus de place dans l’univers des amoureux qui ne pensent qu’à déguster les instants de bonheur partagés. Cependant, cette réalité, qu’on fuit sans cesse, est souvent présente pour emmener les amoureux à remettre les pieds sur terre.
Ici, l’amour se retrouve mis en épreuve, confronté aux obstacles de la réalité dont nous pouvons citer, à titre illustrateur, les pressions sociales.
Un amour peut-il survivre face aux pressions sociales qui se font, de nos temps, de plus en plus impérieuses ? Qui est coupable des rêves brisés des jeunes incapables de concrétiser une belle romance à cause de l’incapacité du prétendant de répondre, par exemple, aux exigences de la famille de sa conjointe ? Le couple est-il à même de lutter pour faire triompher son amour ? Pourquoi en mi-chemin, après s’être fait tous les serments de l’amour, quelques couples ont tendance à se résigner et à se soumettre aux pressions, détruisant par leur attitude leur passion ?
Les témoignages des personnes malheureuses en amour renvoient à une multitude de facteurs, mais le caractère commun de ces aveux est l’impuissance de ces amoureux à défendre leur amour face aux contraintes sociales. S’agit-il là d’une défaillance du sentiment amoureux dans le couple ou de l’acharnement des pressions sociales ?
Amira, une jeune femme de 25 ans, affirme avoir été forcée de choisir entre l’amour de sa vie qui était incapable de lui assurer une vie stable et un homme riche et stable financièrement que ses parents lui imposaient.
«Je vivais une très belle histoire d’amour auprès de mon compagnon. Malheureusement, notre amour n’a pas pu surmonter tous les obstacles qu’imposait la réalité chargée de contraintes. Le chômage de mon amoureux, la pression de mes parents qui s’inquiétaient de mon avenir, mon incapacité de défendre mon amour contre l’amère réalité, ma peur de l’avenir, ma lâcheté, mon égoïsme, mon matérialisme et les pressions face auxquelles j’étais exposée dans mon contexte familial m’ont emmenée à faire un choix regrettable. Faire un mariage de raison et renoncer à l’amour», témoigne Amira.
Nombreuses sont les femmes confrontées à cette situation. Entre un contexte familial qui presse la fille pour se faire un bon mariage (ce qui sous-entend ici pour nombreux choisir un homme qui possède l’appartement, la voiture, un travail stable, bien rémunéré et pourquoi pas un compte en banque bien gonflé), et un amoureux qui ne propose qu’un cœur rempli de passion et requiert de sa partenaire patience, le temps de se construire une situation, la femme est exposée à un choix qui révèlera la force de ses sentiments et ses vraies valeurs.
L’amour face à cette épreuve se révèlera. Il en sortira encore plus fort quand les deux partenaires s’accrochent l’un à l’autre. Mais il sera avorté quand la femme choisit de fuir les pressions familiales en épousant «l’homme riche».
D’aucun ne peut nier le fait que la jeunesse algérienne traverse des moments critiques. Crise de chômage, de logement, situation socioéconomique précaire, avenir incertain font que les jeunes se retrouvent en situation de désespoir. Vivre l’amour ranime l’espoir d’une génération en mal-être. Seulement, pour concrétiser leur amour, des jeunes sont contraints de passer par des conventions familiales, parfois bien lourdes, puisque à Alger et encore plus dans les autre régions du pays, les parents se font de plus en plus exigeants et confrontent le jeune, qui débute à peine sa vie, à des conditions invraisemblables.
Les parents, croyant que la stabilité financière est l’unique garantie du futur bien-être de leur fille, s’acharnent sur un prétendant qui n’a parfois que peu à offrir financièrement, mais beaucoup à donner affectivement et psychologiquement.
Les femmes de nos jours ont, quant à elles (sans aucun jugement de valeur), plus tendance à être attirées par tout ce qui brille (argent), l’amour étant considéré comme accessoire.
Seulement, ce qu’on a parfois tendance à oublier est que dans la vie, il faut bien faire un choix ; ce choix même qui déterminera notre système de valeur (à quoi nous croyons le plus et ce à quoi nous pouvons renoncer).
Saura-t-on assumer son choix ? Telle est la question qui mérite d’être posée, car nombre de femmes qui renoncent à l’amour pour se plier à la volonté des parents ou juste par peur de prendre de l’âge en attendant un partenaire qui ne leur offre encore rien de concret regrettent rapidement leur choix. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’une existence sans amour et une existence sans vie.
Définir ce à quoi l’on aspire le plus dans la vie, connaître ses valeurs, les défendre, ne jamais se laisser influencer par des facteurs extérieurs que la personne amoureuse peut contrôler et gérer, lutter pour faire vaincre son amour contre tous les obstacles, ce n’est qu’ainsi que l’on peut aspirer à une vie heureuse.
Par : d. soltani