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Violence à l’adolescence
Un phenomene en expansion
3 Mars 2008

Un ado n’est pas violent par définition, mais quand il le devient, son comportement dissimule un mal-être ou une situation de malaise qu’il ne parvient à exprimer autrement.

Décidément, la violence en milieu des jeunes est devenue un phénomène largement répandue  et fortement médiatisé ces dernières années. Ce fait sociétal qui prend des proportions inquiétantes est certainement sous-tendu par une série de facteurs qu’il serait utile de connaître en vue de le comprendre et de l’analyser. Un ado n’est pas violent par définition, mais quand il le devient, son comportement dissimule un mal-être ou une situation de malaise qu’il ne parvient à exprimer autrement. La violence est en effet utilisée à défaut de dialogue et lorsque l’ado, à la recherche de ses repères, manifeste sa révolte contre le monde des adultes dans lequel il fait une entrée trop bruyante. Pourquoi un adolescent devient-il violent ? Qui est responsable de son comportement agressif ? Quel message peut véhiculer les excès de violence à l’adolescence ? Quel rôle éducatif peut jouer les parents, l’école ainsi que la société dans la limitation des manifestations violentes à l’adolescence ?
«Mon fils âgé de 16 ans n’est plus le même. Depuis quelque temps, il tente de me tenir tête, passe son temps à exprimer sa colère et son insatisfaction de tout. Ce qui me tracasse le plus est qu’il persécute constamment sa petite sœur âgée de 12 ans. Mon mari est souvent en déplacement, ce qui fait que je me retrouve seule face à sa violence. Il veut être l’homme de la famille, se bagarre pour un rien, et ne cesse de nous créer des ennuis. Je ne sais pas ce qu’il a, ni comment dois-je réagir, mais je ne peux le laisser livré à lui-même», témoigne Mme Farida.
Comment réagir face à un gosse, au beau milieu d’une crise identitaire, passant son temps à exprimer son ras-le-bol de la manière  la plus violente. Il est vrai que la violence est souvent une expression inhérente à l’adolescence, mais il importe toujours qu’elle soit encadrée et canalisée. Cependant, pour que les parents parviennent à canaliser cette pulsion, il leur faut d’abord la déceler, détecter sa genèse et trouver le moyen de transformer son aspect négatif en aspect  positif, mais comment y parvenir ?  
D’abord, il faut comprendre que les bouleversements psychiques qui marquent cette période sont péniblement vécues par l’ado et affectent son image de soi et ses émotions. Le jeune découvre en outre la violence qui existe dans toute la société, découverte qui a un impact important sur le terrain très émotif de l’adolescence.  En cette période existentielle, des pulsions d’agressivité peuvent être canalisées par la pratique du sport qui permet au jeune d’utiliser son trop-plein d’énergie et d’évacuer son agressivité.
Mais, quand un adolescent devient soudainement violent avec des accès colériques c’est la preuve qu’il souffre. Par ce comportement, il essaie de masquer des angoisses. Il est alors nécessaire de comprendre l’origine de ce changement avant qu’il n’aille trop loin et lui permettre de trouver d’autres modes d’expression de cette souffrance. Il serait avantageux de noter que certains ados, lors de cette étape, ont extrêmement besoin d’une aide extérieure, de préférence celle d’un psychologue, personne neutre et formée dans la prise en charge de ce type de cas.
Un comportement violent aggravé dénote de véritables lacunes au niveau des perceptions morales et de l’assimilation de limites. Il est alors urgent d’agir avant qu’il ne devienne un danger pour lui-même ou pour les autres.
La prévention du phénomène de la violence en milieu des jeunes passe par l’intervention de la famille, étant la première cellule sociétale dans laquelle évolue l’enfant. Les parents sont appelés à assurer compréhension, écoute et soutien à leur fils. Observer les modifications qui peuvent indiquer un mal être extrême permet une prise en charge rapide de la violence et assure une prévention certaine. Le rôle éducatif de l’école est aussi important. Professeurs et éducateurs doivent veiller à ce que l’enfant soit écouté et compris dans son contexte. Etant en contact direct avec le jeune, ils peuvent aisément détecter toute modification survenue sur son comportement.  L’initiation de campagnes de sensibilisation sur les dangers de la violence en milieu juvénile à l’attention de la société civile ne peut qu’être d’un apport bénéfique dans la lutte contre ce fléau.

Par : d. soltani

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