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Crise de célibat
Ces femmes condamnées à rester seules
14 Janvier 2008

Entre amertume, regrets, tendres souvenirs de jeunesse, désespoir et attente vaine, elles sont nombreuses les femmes à souffrir d’un célibat qui s’éternise et emporte avec lui, jour après jour, leurs espérances en l’édification d’un foyer stable. 

«Le temps presse et j’ai vraiment ras-le-bol de cette solitude qui me pèse bien lourd. J’ai beau tenté de me convaincre que c’est le destin, mais il m’arrive de me rendre coupable de l’état dans lequel je me trouve actuellement. Toutes mes copines se sont mariées et je suis restée vieille fille. Peut-être parce que j’ai été trop exigeante un jour ? Non, je ne le pense pas. je suis encore célibataire et je ne regrette vraiment aucun choix pris dans ma vie antérieure. Pourquoi, me diriez-vous, suis-je alors en train de me plaindre ? Eh bien, je me retrouve faible face au regard accusateur d’une société intransigeante et condamnatoire. Je suis seule face aux critiques incessantes de ma mère qui a honte de mon célibat. Les remarques désobligeantes de mes proches sur ma situation me blessent profondément. Les autres sonst vraiment insensibles face à votre douleur. Il m’arrive de jalouser terriblement celles qui sont mariées. Ces derniers temps, ayant perdu goût à la vie et désespérée de la possibilité de pouvoir rencontrer un homme qui voudra de moi, je déprime sévèrement. Je ne me concentre plus sur mon travail, je refuse de voir les amis et je m’enferme dans ma petite bulle en attendant que quelqu’un vienne me délivrer. J’ai mis au placard mes sentiments, je ne veux plus vivre une histoire d’amour sans lendemain. Je me sens si vieille. Plus qu’une vieille fille, je suis une femme malheureuse», témoigne Farida, une jeune femme âgée de 42 ans.
Entre amertume, regrets, tendres souvenirs de jeunesse, désespoir, et attente vaine, elles sont nombreuses à souffrir d’un célibat qui s’éternise et emporte avec lui, jour après jour, leurs espérances en l’édification d’un foyer stable ?
Cet article n’est pas rédigé pour celles qui ont choisi le célibat pour une quelconque raison, mais pour toutes celles qui désirent ardemment construire une vie stable et qui, par malchance, ou pour une autre cause ne sont pas parvenues à réaliser leur souhait. Pour ces femmes, appelées péjorativement vieille filles, le célibat est vécu différemment de ceux qui ont sélectionné la solitude comme mode de vie.
Il est vrai que quand on fait un choix, on doit l’assumer. Cependant, lorsqu’on est contraint de subir une solitude qu’on repousse, qu’on redoute et d’essuyer, à la fois, le regard culpabilisant de son environnement social, le poids est lourdement ressenti.
Certes, le statut de la femme au sein de la société a nettement progressé par rapport à celui d’antan, mais en matière de statut personnel, il semble encore ancrer dans l’esprit de certains qu’une femme est appelée à se marier très tôt et que si elle reste célibataire, elle sera mal considérée par la société. Cependant, la question qui mérite d’être posée ici ne doit pas axer sur l’analyse du phénomène du célibat forcé, car bien de facteurs y contribuent dont : les conditions socio-économiques déplorables, les différentes crises sociales dont la crise de logement et de chômage et, bien entendu, le désir commun des hommes et des femmes de s’affirmer professionnellement avant de songer à s’engager, mais de l’immixtion de l’entourage de la personne dans sa vie privée.
Une femme qui ne se marie pas parce qu’elle n’a pas rencontré l’homme de sa vie ou qu’elle désire tout simplement retarder ce projet, cela la regarde uniquement. Mais, comme vous pouvez le relever vous-même, c’est d’abord toute la famille qui vient faire intrusion dans sa vie pour essayer de la convaincre de se lier, ensuite c’est au tour des amis et des proches pour donner leur mot. La solitude pèse trop lourd à ces femmes, cela est bien naturel, d’autant plus que la présence d’un partenaire dans la vie d’une personne lui assure un équilibre affectif et de ce fait, contribue dans son épanouissement personnel. Cependant, ce qui les accablent plus est le regard sociétal réprouvant. En effet, au regard de la société, ces célibataires, femmes bien entendu, sont coupables. Oui, elles passent pour uniques responsables de leur solitude, elles sont critiquées, jugées, réprimandées et étouffées par la famille, dans la majorité des cas.
L’empressement de la famille de caser la fille la met souvent sous pression. Une pression capable, comme dans le cas de Farida, de mener droit vers un état de déprime qui risque de s’installer sévèrement et durer dans le temps.
Cette jeune femme, comme d’autres d’ailleurs, s’est enfermée dans une bulle, développant un comportement d’évitement et s’isolant de la société pour fuir les autres qui lui rappellent, à chaque fois, son malheur. Perdant l’espoir de trouver cet homme qui tarde à venir, elle se laisse aller et glisse, à pas rapides, vers les gouffres de la déprime. Par sa fuite, elle a choisi le clan du plus faible, oubliant qu’il y a bien des choses plus importantes que le mariage dans la vie.
Si toutes les femmes célibataires réagiraient de la sorte, les hôpitaux psychiatriques et les cabinets de professionnels de santé mentale ne désempliraient point de personnes souffrant de dépression ou d’autres maux. Comment réagir face à son célibat ?
Certainement ne pas se calfeutrer dans un monde gouverné par le désespoir et régi par la douleur, mais sortir de sa coquille et donner à son existence un sens plus vaste. Si vous n’êtes pas mariée, ce n’est vraiment pas une raison pour vous condamner à subir la solitude. Vous avez certainement des objectifs à atteindre, des personnes à connaître, des amis à fréquenter et plein de belles choses à vivre. Pourquoi alors vous ne donnez de valeur à votre existence qu’à travers un acte de mariage ? Faites quelque chose de votre vie pour vous-même et apprenez à affronter la société avec ses complexes et ses faiblesses sans vous laissez aucunement influencer par quoi que se soit.

Par : D. soltani

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