Dépendance mortelle responsable d’un nombre impressionnant de décès annuellement dans le monde, le tabagisme reste une des premières causes de mortalité face à laquelle de sérieuses mesures préventives doivent être adoptées.
Plus de 15.000 personnes meurent chaque année en Algérie des suites des conséquences du tabac sur leur santé et 90 % des cancers du poumon ont pour origine le tabagisme. Un chiffre atterrant qui devrait normalement mobiliser l’attention des autorités et de la société civile en vue d’installer un plan de lutte contre cette liaison périlleuse entre le fumeur et sa cigarette.
Le tabagisme, dans sa double action mortelle, ne porte pas seulement atteinte à l’organisme du fumeur, mais nuit aussi à l’entourage de ce dernier qui subit passivement la fumée dans ce qui est appelé le tabagisme passif. Selon des études, la fumée du tabagisme passif est plus nocive que celle inhalée par les fumeurs en raison d’une température de combustion inférieure, relâchant dans l’air une combinaison différente de substances chimiques qui se révèlent plus néfastes pour la santé. Ainsi, le fumeur exhale une fumée saturée en gaz toxique qui, une fois inspirée par le non-fumeur, particulièrement dans un endroit clos, se répercute négativement sur son organisme.
Savoir que cette drogue, parmi d’autres, contient 4.000 produits chimiques dont 50 % sont cancérogènes et mènent le dépendant, à pas lents, vers une mort certaine ne dissuade malheureusement pas les fumeurs à reconsidérer cette conduite somme toute suicidaire. Les prohibitions médicales, les campagnes de sensibilisation bien que défectueuses, ainsi que les lois sur l’interdiction de la consommation du tabac dans les endroits publics promulguées sans être concrètement exécutées en Algérie contribuent dans l’alourdissement alarmant des bilans annuels.
Les effets de la consommation du tabac sur l’organisme sont bien nombreux. Le tabac provoque non seulement des pathologies graves dont on compte le cancer, mais aggrave aussi les maladies chroniques, notamment l’asthme et ce à cause de l’effet des trois principes actifs contenus dans la cigarette, à savoir la nicotine, le monoxyde de carbone et les dérivés de goudron. L’avortement, le risque d’infarctus du myocarde, l’hypofertilité et bien d’autres risques sont encourus par le fumeur.
Selon les prévisions scientifiques, le nombre de décès causés par ce phénomène doublera dans le monde en 2020. L’Algérie ne fera pas exception à la règle et le nombre annuel d’âmes emportées des suites du tabagisme ne commencera à décroître que si l’état retrouve une bonne volonté politique afin de renforcer la sensibilisation de la société civile. Aussi est-il important de relever que l’application concrète des lois promulguées est indispensable en vue de concrétiser la lutte anti-tabac et la rendre fructueuse. La prohibition totale de fumer en lieux publics, applicable à partir du 1er janvier en France, semble être une mesure d’urgence. Il n’y a vraiment aucune excuse pour ne pas rendre le fait de fumer dans un endroit public passible d’une amende. Les succès rencontrés en Irlande, en Norvège et en Italie où pareille mesure a été adoptée montrent que cela est tout à fait réalisable ailleurs. Alors pourquoi ne serions-nous pas le prochain pays après la France qui interdira totalement le tabac dans des lieux publics.
Par : d. soltani