«Je n’ai jamais été heureuse. Je n’ai jamais aimé mon corps, j’ai toujours été considérée comme le souffre-douleur de tous. Résultat, la moindre contrariété, le manque d’affection et la peur de l’abandon me font plonger dans la nourriture sucrée. Je ne suis pas boulimique à longueur de temps. La preuve : je perds du poids quand j’ai une relation amoureuse. Que faire pour vaincre cette crise alimentaire ? Lors de mes périodes de boulimie, je m’enferme chez moi et je mange en permanence. Heureusement qu’il m’arrive d’être bien, mais je veux dépasser cette situation.»
Hanane
Vous n’aimez pas votre corps, dites-vous, et manifestement, vous ne vous aimez pas vous-même. Les crises alimentaires compulsives sont, semble-t-il, pour vous, un moyen privilégié de lutter contre les pensées d’auto-dévalorisation qui vous assaillent.
La situation, toutefois, n’est pas aussi désespérée que ça puisque, parfois, vous parvenez à trouver quelqu’un qui s’intéresse à vous et que vous avez une liaison amoureuse : une personne extérieure supplée à votre manque d’amour pour vous-même, vous témoigne l’intérêt, l’estime, l’amour, que vous ne parvenez pas à vous porter à vous-même. Aussitôt, tout va mieux et une bonne partie de vos doutes et de vos problèmes disparaît. Bien sûr, tout cela ne dure que le temps de la relation.
Je ne sais pas pourquoi vous ne vous aimez pas et, semble-t-il, vous non plus. Une psychothérapie vous permettrait d’en savoir davantage de ce point de vue. Un travail de psychothérapie cognitive, une thérapie d’affirmation de soi sont aussi des pistes qui pourraient se révéler intéressantes, pour vous permettre de revisiter vos modes de pensées et vos façons de faire, qui vous conduisent à vous dévaloriser.
Enfin, vous semblez avoir une relation passionnelle, faite d’amour et de haine, avec la nourriture. Un travail sur le comportement alimentaire serait sans doute nécessaire à un moment ou un autre de votre parcours. Consultez vite un psychologue et tout finira par rentrer dans l’ordre.
Par : D. Soltani