Des résidents étrangers, occidentaux pour la plupart, déjeunent dans un café d’un quartier chic de Dubaï : une scène banale dans cet émirat du Golfe, si ce n’est que les clients ne sont pas arrivés par l’entrée principale, mais par la porte de derrière.
Cette arrivée discrète est un exemple des diverses restrictions observées dans cette ville pourtant ouverte et tolérante par des milliers de résidents non musulmans durant le Ramadan, période au cours de laquelle les musulmans ne doivent pas manger, boire, fumer et avoir des relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil.
Par respect pour ce mois sacré et pour la population locale musulmane, il est non seulement fermement recommandé de s’abstenir de manger, boire ou fumer en public, mais il est aussi conseillé de faire preuve de décence dans son comportement et sa tenue vestimentaire, indépendamment de la religion de chacun.
Le spectacle de jeunes femmes bronzées et légèrement vêtues qui déambulent dans les luxueux centres commerciaux et les hôtels de Dubaï montre toutefois que cet appel n’est pas entendu par certains habitants ou visiteurs de cette ville-émirat, où on vient de tout le Moyen-Orient et même d’au-delà pour s’amuser.
Les étrangers représentent près de 80% des quelque 1,4 million d’habitants de Dubaï.
Linda Mirdad, une Irlandaise convertie à l’islam qui vit depuis 10 ans à Dubaï, estime que l’atmosphère décontractée de l’émirat fait que certains oublient les traditions islamiques ou n’en tiennent pas compte.
"Les expatriés vivant à Dubaï devraient être plus respectueux de l’islam durant le Ramadan. Nous bénéficions de beaucoup de liberté ici, alors j’aimerais demander aux gens de ne pas en abuser", déclare-t-elle.
Les radios locales émettant en langue anglaise diffusent durant le Ramadan des messages invitant leurs auditeurs à ne pas mettre le son trop fort s’ils écoutent de la musique dans leur voiture.
De plus, les autorités de l’émirat viennent au secours de ceux qui ne sont pas familiarisés avec le Ramadan et, plus généralement, l’islam.
"Nous voulons simplement que chacun apprenne à respecter les autres", explique Latifa Flook, une Britannique convertie à l’islam.
Si certains non musulmans n’apprécient pas forcément le Ramadan, d’autres y trouvent des avantages.
"C’est formidable ! Je peux quitter mon travail beaucoup plus tôt", lance un résident britannique dans une allusion au fait que son entreprise a institué des journées de travail de cinq heures seulement pour tous ses employés, musulmans ou pas, pour toute la durée du Ramadan, qui a commencé le 13 septembre.