Le Midi Libre - Société - Un comportement à connotation pathologique
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L’automutilation
Un comportement à connotation pathologique
5 Septembre 2007

"Je viens de découvrir sur le corps de mon fils âgé de 15 ans des traces de brûlures à la cigarettes et des blessures au couteau. Mon enfant n’est pas du genre qui se querelle avec les autres et c’est d’ailleurs ce qui m’a poussée à m’inquiéter sur la provenance de ces plaies.

En lui posant la question, il a tout fait pour fuir la qustion et s’est contenté de me dire que ce n’était pas méchant. Honnêtement, je m’alarme. J’ai peur qu’il se face mal et je sens vraiment qu’il est en difficultés actuellement. De quoi peut-il s’agir ?", se demanda Mme Warda.
Cette maman qui veut s’enquérir de l’état psychologique de son enfant adolescent, dont le corps est marqué de blessures à provenance inconnue et doute fort que son fils s’inflige volontairement ces maux. L’enfant, décrit comme étant un adolescent calme et peu communicateur, est clairement en difficulté, selon les dires de sa maman confuse devant une pareille situation.
Tout un chacun risque de se blesser un jour, mais aller jusqu’à s’infliger volontairement le mal reste pour nombre de parents incompréhensible. Que dissimule l’attitude autodestructrice d’un adolescent en mal-être ?
Entre blessures, coupures et autres brûlures, il survient que les adolescents et même des jeunes adultes se mutilent de manière intentionnelle. Portez atteinte à son corps n’est pas un comportement anodin. Au contraire, derrière cette attitude à grand risque, un mal-être profond est dissimulé. Un mal-être qui est parfois sous-estimé par l’entourage qui ne comprend pas que l’automutilation intentionnelle peut être le symptôme sous-jacent d’une pathologie psychologique.
L’automutilation est un problème sous-estimé. Pourtant, il toucherait un nombre croissant d’adolescents et de jeunes adultes, essentiellement des femmes. Plus d’un jeune sur dix serait concerné.
L’automutilation consiste, comme son nom l’indique, à s’infliger des blessures de manière intentionnelle. Cela passe par de petites coupures avec un rasoir ou un autre objet tranchant, des brûlures, des morsures… L’ado s’impose généralement cette souffrance à l’abri des regards de son entourage, en se cachant dans sa chambre ou la salle de bain. Ces blessures pratiquées de manière répétée n’ont pas pour objet d’attirer l’attention, mais semble-t-il de permettre de contrôler ses émotions, ses angoisses, ses colères. L’adolescent en mal-être est souvent en proie à des sentiments contradictoires et à des pulsions de mort. Se sentant incompris et seul face à la réalité, il trouve en son corps un vrai souffre-douleur.
Il semble y avoir des liens forts entre l’automutilation et les troubles du comportement alimentaires. Ainsi, ce besoin de se faire mal est souvent observé dans les problèmes d’anorexie. On le retrouve également dans les cas de boulimie. Cela semble logique, car les troubles du comportement alimentaire et l’automutilation ont des causes similaires : expression d’un mal-être, volonté de maîtriser les changements de son corps. L’automutilation peut aussi être liée à l’abus d’alcool et de drogues.
L’automutilation peut être, dans certains cas, passagère et disparaît par conséquent avec l’âge. Cependant, parfois elle peut constituer le signe annonciateur de troubles plus graves. Les parents qui découvrent ce problème ne doivent pas hésiter à orienter leur enfant vers un psychologue ou un psychiatre. L’apport d’un spécialiste aidera la jeune personne à comprendre les raisons de son comportement. Car l’automutilation traduit un malaise profond. Et un psy peut aider à se réconcilier avec son corps et limiter les dégâts. Mais il faut aussi que la famille reconsidère sa relation avec celui qui s’automutile. Car ce comportement dénote d’un manque d’écoute. Il est donc essentiel de réinstaurer le dialogue et d’essayer de comprendre ses appels à l’aide qui ne disent pas leur nom.
Les parents doivent réagir efficacement quand leur enfant fugue de la maison. Sa fugue est souvent un message qu’il adresse à l’attention de ses parents et auquel il attend une réaction. Quand la fugue est associée à l’automutilation, il est impératif que les parents demandent l’aide d’un psychologue et d’ouvrir les portes du dialogue avec leur enfant afin de comprendre les causes de sa douleur.

Par : d. soltani

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