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Vivre avec l’enfant de l’autre
Une épreuve souvent difficile
23 Août 2007

Quand les couples se séparent et que de nouveaux couples se forment, les enfants réagissent parfois mal. Difficile alors de vous faire accepter par l’enfant de votre nouveau conjoint(e). Comment concilier l’amour des adultes avec l’amour des enfants ?

«Je me trouve face à une situation bien ambiguë. Je viens d’être demandée en mariage par un veuf, père de trois enfants. Mes parents veulent que j’accepte vu mon âge (je suis âgée de 40 ans). Ils pensent que je n’ai pas à refuser surtout que la situation du prétendant est stable et qu’il cherche plus une mère pour ses gosses. Je suis tentée par accepter, mais parfois je suis envahie par une peur incompréhensible. Je redoute l’échec et de n’être pas capable d’être une bonne mère. J’ai peur aussi de découvrir que cet homme désire tout juste une femme qui s’occupe de ses enfants et non une épouse qui partage sa vie. En réalité, je redoute vraiment cette expérience et j’ai peur aussi de ne pas me faire accepter par ses gosses», témoigne Amel.
L’appréhension qui envahit souvent la personne face à une décision pareille est souvent intense. Vivre avec l’enfant de l’autre est en effet une épreuve bien ardue qui nécessite réflexion et préparation préalables.
Quand les couples se séparent et que de nouveaux couples se forment, les enfants réagissent parfois mal. Difficile alors de vous faire accepter par l’enfant de votre nouveau conjoint(e). Comment concilier l’amour des adultes avec l’amour des enfants ?
Le père, la mère, les enfants sous un même toit : ce fut longtemps le modèle classique de la famille. Mais aujourd’hui, désorientés par les contraintes imposées par la parentalité ou croyant la vie devenue impossible entre eux, nombre de couples avec enfants s’estiment d’humeur incompatible et se séparent.
L’enfant, dans plus de deux tiers des cas, reste avec la mère. Lorsque les parents "refont leur vie", c’est-à-dire, qu’ils s’installent avec un nouveau conjoint, l’enfant est confronté non plus à deux parents unis puis séparés, mais à trois voire quatre adultes qui exercent sur lui leur autorité. Devant une situation parfois confuse, l’enfant se révolte, rendant les relations des nouveaux couples difficiles.
Le nouveau conjoint n’a aucun statut juridique vis-à-vis de l’enfant de l’autre. Par contre, il a des responsabilités et des devoirs envers lui. Cette ambiguité attise fréquemment la guerre conjugale : le parent biologique supporte souvent mal les choix, notamment scolaires du nouveau compagnon (ou compagne) de son ex-conjoint. L’enfant se trouve alors pris en otage dans des querelles d’adultes : plus personne ne réussit à asseoir son autorité, et l’enfant joue de ce malaise : "Tu n’es pas mon père donc tu ne me commandes pas", tout en reprochant à son père biologique son absence. Le nouveau compagnon (compagne) se sent bafoué(e), malgré ses efforts, l’histoire d’amour vire à la lutte d’influence jusqu’à la rupture, parfois.
L’enfant perçoit le nouveau compagnon de son parent comme un intrus qui vient s’interposer entre son parent et lui. Volontairement ou inconsciemment, il peut chercher à mettre en échec cette nouvelle relation, d’autant plus qu’il n’a pas renoncé à "raccommoder" ses parents. Ce n’est donc pas seulement en se montrant sympathique envers un enfant, en lui souriant, en le couvrant de cadeaux ou encore en satisfaisant tous ses caprices, que le nouvel arrivant réussira à vivre harmonieusement avec lui.
Toute personne prenant la place d’un partenaire absent au sein d’une famille recomposée devra respecter les principes qui suivent afin d’arriver à vivre plus sereinement cette nouvelle relation.
Essayer au préalable de gagner la confiance de l’enfant tout en évitant de se montrer excessivement affectif ou trop autoritaire. Savoir trouver la bonne attitude à l’égard d’un enfant qui souffre de la séparation de ses parents se fait progressivement. Ne jamais croire pourvoir rapidement se substituer au parent absent en matière d’affection et d’autorité, mais tenter de se faufiler tout doucement dans la vie de la famille.
Si l’enfant refuse à se confier à vous, respectez son refus sans trop vous imposer. Il importe de ne pas jouer au chef de famille qui décide de tout, alors que l’enfant s’est accoutumé à voir sa mère ou son père régenter la vie familiale. Plutôt que de tout bouleverser, mieux vaut discuter en couple, et devant l’enfant, des projets, des modifications dans l’organisation familiale. Des discussions auxquelles l’enfant peut être associé part. Un enfant est toujours plus sensible au changement qui lui rappellera le départ de l’un de ses parents. Il est nécessaire aussi de s’adapter à l’enfant, sans pour autant s’effacer devant lui.
Ne pas jouer la comédie de l’amour à un enfant, si l’on ne réussit pas à bien s’entendre dès le début : l’enfant sentira le mensonge et perdra toute confiance en ce nouvel adulte. Mieux vaut alors prendre le temps de s’apprivoiser l’un à l’autre.
En bref, c’est par la parole que la compréhension peut être instaurée avec l’enfant et ce n’est que grâce à cette dernière que le parent désirant refaire sa vie devra préparer son enfant à accepter son choix. La communication sera toujours la garantie d’une relation familiale réussie y compris dans le cas des familles recomposées. Comprendre le changement qui s’opère dans la vie de chacun, s’attarder sur les sentiments profonds que tout un chacun ressent et prendre le temps de les analyser pour arriver à la formule d’une parfaite harmonie sont les gages de la réussite de votre couple.

Par : d. soltani

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