la maladie d’Alzheimer est une pathologie encore peu connue des algériens. Une pathologie douloureuse qui affecte l’équilibre mental et intellectuel d’une vieille personne.
Cette maladie prend des proportions alarmantes et est considérée par les scientifiques français comme étant une maladie d’avenir qui touche, selon la revue scientifique The Lancet, aujourd’hui quelque 25 millions de personnes dans le monde.
L’Alzheimer est une pathologie neurologique dégénérative diagnostiquée dans la majorité des cas à un stade avancé. Elle se caractérise par la dégénérescence des neurones et provoque au fur et à mesure de son évolution des conséquences graves sur les facultés mentales. Même si elle demeure une pathologie grave, aucun traitement pouvant l’éradiquer ou du moins la stopper n’existe encore.
Cette maladie touche en Algérie, selon les propos du professeur Ahmed Nacer Masmoudi, chef du service neurologie à l’hôpital Lamine-Debaghine de Bab El-Oued émise en marge d’une journée d’étude sur la maladie d’Alzheimer en 2006, environ 90. 000 personnes, soit 13% de l’ensemble des personnes atteintes de troubles du système nerveux. Ce chiffre alarmant reflète la souffrance des personnes atteintes ainsi que celle de leur entourage censé les accompagner dans les moments ardus de leur maladie.
L’Alzheimer, au-delà du fait qu’il affecte les capacités mentales de la personne, perturbe l’équilibre de l’entourage qui le subit. Ce trouble invalidant cause une profonde souffrance psychologique pour l’entourage impuissant, dans la majorité des cas, à venir à bout de la responsabilité qu’exige cette pathologie handicapante.
Les proches de la personne atteinte sont appelés à s’adapter à la maladie qui s’aggrave progressivement et constamment. L’entourage devra s’attendre non seulement à la perte de la mémoire du malade, mais aussi à celles des facultés de jugement et de raisonnement, de même que l’humeur et le comportement. Vivre avec un parent atteint de cette maladie nécessite une grande implication, une volonté, une patience, mais aussi une connaissance profonde de la pathologie, de ses stades, de ses symptômes et de sa prise en charge.
Notons que le malade atteint devient quasiment dépendant de sa famille, il ne sort plus seul, il doit être surveillé constamment, on doit s’attendre à ses crises de colères ou de larmes, à ses moments d’isolement. Cette tâche exige une volonté, du moral et de l’énergie que l’accompagnateur est appelé à investir dans cette tâche.
Cependant, il n’est pas toujours aisé de vivre auprès d’un proche atteint. La pathologie cause un bouleversement affectif profond pour les personnes qui accompagnent le malade et qui assistent à sa déchéance mentale, intellectuelle et physique sans pouvoir le protéger contre le mal. Le sentiment d’impuissance face à la maladie génère souvent chez l’accompagnateur un sentiment de culpabilité sévère. L’incapacité aussi de faire le deuil de l’image de la personne forte et saine qu’était le malade avant l’apparition de la pathologie est responsable du vécu douloureux de l’accompagnateur.
La prise en charge psychologique de l’entourage est alors indispensable car elle permettra aux membres de la famille de verbaliser leur peine, d’exprimer leur douleur, leur ras-le-bol, leur incapacité, leur sentiment d’avoir faillit à leur mission, leur impuissance face à la maladie. Le soutien psychologique à l’entourage permet aux accompagnateurs de retrouver le courage pour continuer le dur combat au chevet du malade souffrant. Trouver une oreille attentive, un soutien moral et une bonne assistance médicale permet au patient ainsi qu’à sa famille de vivre moins difficilement les retentissements de la maladie.
Par : d. soltani