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Timidité et complexes psychologiques
«Au secours, je rougis sans cesse»
14 Août 2007

Il existe, sans doute, autant de timidité qu’il existe de timides. Il faut bien souvent remonter à l’enfance pour en trouver la source. Un enfant qui a grandi dans un contexte familial trop protégé, s’est senti étouffé ou exclu dans un environnement adulte, ou encore un enfant en manque d’affection ou de compréhension, qui a subi des conflits familiaux. Bref, un individu fragilisé émotionnellement sera plus particulièrement enclin à souffrir de la timidité au cours de sa vie.

«Je suis vraiment impuissante face aux sensations étranges qui m’envahissent à chaque fois que je suis en présence de personnes qui ne me sont pas familières. Je me sens déstabilisée par le regard que les autres puissent porter sur moi. Je me sens dévisagée à chaque coin de rue, je me sens visée par le rire complice de deux individus qui discutent. Je rougis dès que quelqu’un m’adresse un compliment ou une critique et même quand on me parle. Ce défaut me pousse à appréhender le contact social et à m’isoler davantage. Chose qui n’est pas en ma faveur puisque je suis jeune et je dois actuellement postuler pour un boulot très intéressant qui nécessite une grande assurance en soi. Ma timidité me handicape et je ne sais plus comment vaincre ce mal.»
Le problème qu’expose Nadia, une jeune ingénieure de 25 ans, est un mal qui tend à se généraliser parmi les jeunes personnes souffrant de timidité et de manque d’affirmation en soi. Ce mal, communément appelé timidité, est déstabilisant. Il empêche l’individu atteint de se frayer un chemin dans la vie sociale, de réussir sa carrière professionnelle et de s’affirmer aussi bien sur le plan affectif que sur celui familial. La timidité est un trouble incommodant qui, en l’absence de prise en charge, risque de pousser la personne à s’isoler du monde extérieur et à rater la chance de réussir.
La timidité est un trouble bénin que beaucoup apprennent à surmonter naturellement. Mais quand elle finit par nous empoisonner la vie, qu’elle provoque des souffrances sur le plan physique et émotionnel, la timidité devient un problème de santé qu’il faut soigner, avant qu’elle ne mène à l’isolement ou à la dépression…
Chacun, dans sa vie, doit affronter des situations particulièrement intimidantes (passer un examen, prendre la parole en public, engager la conversation avec des inconnus…). Généralement, le temps et l’expérience finissent par faire disparaître cette gêne. Mais quand elle devient chronique et généralisée, la timidité est plus difficile à gérer.
Il existe, sans doute, autant de timidités qu’il existe de timides. Il faut bien souvent remonter à l’enfance pour en trouver la source. Un enfant qui a grandi dans un contexte familial trop protégé, s’est senti étouffé ou exclu dans un environnement adulte, ou encore un enfant en manque d’affection ou de compréhension, qui a subi des conflits familiaux. Bref, un individu fragilisé émotionnellement sera plus particulièrement enclin à souffrir de la timidité au cours de sa vie. Bien sûr, échec scolaire ou déménagements intempestifs n’arrangent en rien les choses.
Généralement, la timidité se traduit par une attitude craintive, une gêne excessive et un manque d’assurance dans le comportement face à autrui. Mais elle peut aussi se cacher derrière un comportement agressif qui dénote tout simplement une absence de confiance en soi.
ces manifestations sont à la fois physiologiques et psychologiques. Une transpiration excessive, une sensation d’étouffement, des rougeurs ou, au contraire, une pâleur du visage, un bégaiement, une altération de la voix qui devient inaudible ou inintelligible ; une raideur musculaire qui entraîne des gestes maladroits, des tremblements sont les manifestations physiologiques les plus rencontrées chez les timides. Sur le plan psychologique, le timide se sent paralysé, incapable de la moindre réaction, focalisé sur l’objet de sa peur : autrui. Il n’arrive pas à envisage la relation avec l’autre autrement que sous le rapport dominant-dominé. Il fuit le contact, se dévalorise. Dans les cas extrêmes, il imagine qu’on lui veut du mal à lui qui ne demande rien à personne et n’intéresse personne…
La timidité, étant un trouble qui gêne et altère profondément la vie sociale de l’individu, ne doit pas être négligée du fait qu’elle pousse la personne à développer un comportement d’évitement vis-à-vis d’autrui. Un comportement qui lui est souvent porteur de préjudice. Vous remarquez qu’un timide aura toujours plus de difficulté à tenir une discussion sans rougir ou bégayer. Il ne saura pas non plus prendre la parole en public ni aller à bout de ses projets de vie. Il lui sera donc quasiment impossible d’être en harmonie avec le monde extérieur et de réaliser son épanouissement social.
Le traitement s’impose alors afin d’éviter que votre timidité dégénère. Ainsi, la prise en charge de la timidité débute par la thérapie comportementale qui aide le timide à dépister complexes, blessures morales et frustrations. Adaptée à tous les âges, cette thérapie très efficace permet d’affronter progressivement les situations redoutées. Elle s’effectue dans un rapport interactif avec le thérapeute. L’accent est mis sur les causes actuelles du comportement qui pose problème, plutôt que sur les causes inconscientes. Du point de vue médicamenteux, il n’existe pas de traitement spécifique pour lutter contre la timidité, même si certains contribuent à atténuer ponctuellement les manifestations de la timidité. Efficace, la pratique d’une activité sportive se montre un moyen d’intégration à un groupe, d’échanges et de convivialité, qui permet de lutter contre l’isolement.

Par : d. soltani

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