L’épuisement professionnel est le stade ultime du stress. La personne atteinte est souvent fatiguée, découragée, démotivée. Elle ne se réveille que difficilement le matin et a l’impression, en vaquant à ses occupations, d’être exténuée.
"Je travaille comme administrateur dans une grande entreprise privée. Depuis que j’ai été embauché en 2003, je n’ai encore pas bénéficié de congé. Au départ, bien passionné par mon travail, je ne ressentais pas le poids de la fatigue. Cependant, au fur et à mesure que les charges professionnelles se multipliaient, je perdais progressivement mon dynamisme et ma vitalité. Mes supérieurs commencent, actuellement à me faire des reproches du genre : "Tu n’es plus aussi producteur"; "Qu’est-ce qui t’arrives, on dirait que c’est le mauvais œil"; "Secoue-toi un peu plus si tu veux vraiment réussir". Je ne sais pas ce qui me prend, je suis exténué et je n’arrive plus à bosser", témoigne Farid.
Farid n’est certainement pas le seul fonctionnaire à se retrouver dans une situation pareille après une période de travail sans relâche. En réalité, il ne s’agit pas de la perte de ses aptitudes et ses compétences professionnelles, mais d’un état d’épuisement professionnel dû à l’incapacité de la personne d’effectuer son travail.
Comment reconnaître les signes de l’épuisement professionnel ?
L’épuisement professionnel est le stade ultime du stress. La personne atteinte est souvent fatiguée, découragée, démotivée. Elle ne se réveille que difficilement le matin et a l’impression, en vaquant à ses occupations, d’être exténuée. Le travail est alors perçu comme un lourd fardeau que la personne ne peut malheureusement fuir.
Le travailleur ayant atteint un niveau supérieur de stress verra ses compétences diminuées sous l’effet de l’épuisement et, en l’absence de prise en charge, son mal risque de dégénérer.
Les victimes de cette maladie professionnelle vont s’épuiser mentalement et physiquement en essayant d’atteindre des objectifs irréalisables ou d’accomplir des tâches insurmontables. L’épuisement professionnel semble souvent survenir subitement, pourtant il est le résultat d’un processus lent, d’une tension continue durant de longs mois ou années jusqu’à l’épuisement.
Les symptômes de l’épuisement sont nombreux. Le premier, et le plus facilement identifiable, est une fatigue continue, accompagnée d’épuisement mental, de déprime, de démotivation… Une baisse d’estime de soi, un sentiment d’incompétence… mais aussi l’irritabilité ne sont pas à négliger. Attention, des troubles psychosomatiques peuvent s’installer (maux de tête, de dos…) et les arrêts de travail se multiplier. Si les choses continuent ainsi, c’est la dépression qui guette la personne touchée.
Les premiers signes susceptibles de révéler un grand stress, particulièrement violent et fréquent sont : des palpitations, les mains moites, des suées, une digestion difficile, des troubles du sommeil, une consommation accrue de tabac et d’alcool ou encore une émotivité exacerbée.
Les symptômes psychologiques ne sont pas à négliger non plus de par leur importance. En effet, l’énergie psychologique est épuisée, ce qui induit une perte d’énergie et de motivation. Le simple fait de se lever, représente pour la personne atteinte un effort considérable. La personne atteinte manifestera une apathie qui se décline à tous les niveaux. L’émoussement affectif est aussi un symptôme fréquent dans l’état d’épuisement professionnel puisque la personne atteinte a l’impression de ne plus rien éprouver, d’être indifférente à tout ce qui l’entoure, elle se sent inutile et se dévalorise constamment. Ses rapports sociaux deviennent froids et elle présentera un état de dépersonnalisation qui l’amènera à se comporter "comme un robot".
Personne n’est à l’abri de ce syndrome. Et pour cause, la pression est de plus en plus forte, les exigences de plus en plus poussées et le risque de se retrouver sans travail est imminent. Certains aspects de la personnalité peuvent parfois "prédisposer" à cet état : une plus forte propension à l’anxiété ; une conscience professionnelle trop poussée ; le perfectionnisme; le désir de plaire ; … Certaines professions du milieu médical, de l’enseignement ou du social entre autres, semblent plus exposées.
Pour lutter contre l’épuisement professionnel, il est souvent indispensable de se faire aider. Une thérapie peut être d’un secours précieux. La guérison passe par un retour sur soi, afin d’évaluer ses aspirations professionnelles profondes et ses limites.
Ainsi, il devient possible de connaître ses domaines de prédilection et de se fixer des objectifs réalistes. Il est essentiel de renouer avec les autres et d’apprendre à dialoguer, de travailler en équipe, d’échanger les idées entre collègues et surtout ne pas s’enfermer dans sa bulle au risque de se retrouver seul face à son mal. Il est impératif aussi d’être attentif à soi et de savoir se faire plaisir en dehors du bureau. Sortir avec des amis, passer des moments intenses auprès de sa famille, pratiquer du sport, écouter sa musique favorite ou lire un beau roman. Ne vous mettez surtout pas de pression si vous estimez que votre inspiration fait défaut ou que vous n’êtes pas capable de vous montrer aussi dynamique. Vous êtes finalement un être humain ordinaire et non un robot, donc apprenez à accepter vos moments de fléchissement tout en prenant du recul par rapport à la source de votre stress. Préservez un équilibre physique et mental intact est la règle de base pour voir sa productivité augmentée tout en retrouvant la joie de vivre et d’aller bosser
Par : D. Soltani