Avant-hier, lundi, le village natal de Matoub Lounès a accueilli des centaines de personnes, majoritairement des fans du Rebelle, et ce, dans le cadre de la commémoration du cinquante-cinquième anniversaire de la naissance du chantre. Les différentes cérémonies qui ont lieu durant cette journée ont été organisées par la Fondation Matoub en présence de la mère du poète. C’est d’ailleurs cette dernière qui a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de son fils, en présence d’une foule nombreuse, dont la majorité était constituée de jeunes de moins de vingt-cinq ans. C’est dire que Matoub Lounès, en dépit d’une absence physique, a réussi à conquérir le cœur des jeunes et ce, grâce surtout à son talent artistique inégalé. Suite au dépôt des gerbes de fleurs, une minute de silence a été observée. Après quoi, la mère du Rebelle, tout en essuyant ses larmes, a affirmé qu’en voyant chaque année tous ces jeunes-là venir se remémorer, elle a le sentiment que son fils n’est pas tombé pour rien. Le programme de la Fondation Matoub a aussi prévu une waâda, en offrant un couscous à tous les visiteurs. Avant de passer à la remise des Prix aux lauréats de la deuxième Edition du Concours de poésie Matoub Lounès. C’est la poétesse Samira Amour, vivant dans la région de Koléa (wilaya de Tipasa), qui a obtenu le prix des mains d’Aldjia Matoub. Cette dernière a ensuite déclamé son texte, qu’elle a composé au lendemain de l’assassinat du Rebelle, le 25 juin 1998. Son poème était tellement émouvant qu’il n’a pas manqué de faire couler des larmes à une bonne partie de l’assistance, à commencer par la mère de l’artiste. Le deuxième Prix et le troisième Prix ont été décernés respectivement à Belkada Amar d’Ait Yahia Moussa (daïra de Draâ El-Mizan) et à Akriche Amar de Ouaguenoun. Ces deux poètes, connus dans la wilaya de Tizi-Ouzou, ont aussi déclamé les poèmes avec lesquels ils ont pris part au concours Matoub Lounès. Il faut rappeler que depuis la matinée de la journée de lundi passé, des citoyens se sont déplacés au village Tawrirt Moussa, près d’Ath Douala, où ils se sont recueillis sur sa tombe, déposé des gerbes de fleurs et visité les expositions de photos et d’articles de presse où le parcours de Lounès peut être revisité. Plusieurs associations ont été représentées, à l’image de l’association culturelle «Issegh» de la commune de Souamaâ (daïra de Mekla), présidée par Mohand Boukhtouche, des étudiants de l’université de Tizi-Ouzou, particulièrement ceux du département de langue et culture amazigh et des militants de la cause berbère.
Par : L.B.