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Lounis Ait Menguellat
Le sage qui fait parler la raison des fous
1 Septembre 2010

C’est entre deux galas dont le premier est animé le 28 août et le deuxième prévu pour la soirée même dans la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou en compagnie de son fils Djaffar que Lounis Ait Menguellet, a animé un point de presse au petit théâtre du même établissement, où il a répondu aux questions des journalistes présents avec toujours cette modestie et le bon sens qui lui sont habituels. A propos de son nouvel album, Lounis Aït Menguellet s’est dit satisfait du résultat du travail accompli, d’autant plus que toute la famille a mis la main à la pâte. « Un travail en parfaite symbiose familiale, dit-il, que ce soit au niveau des arrangements magistralement exécutés par son Djaffar, la traduction de ses textes par mon autre fils Tarik, ainsi que la jaquette du disque conçue et réalisée ma fille Hayat aidée en infographie par Tarik. » Comme à son habitude, ouvert sur la culture quelle qu’en soit l’origine n’ayant autre paramètres que celui de la beauté dans l’art, le poète s’est dit prêt à partager un duo avec le King Khaled, un chanteur qu’il qualifiera d’artiste accompli. Selon lui, les contactes étant établis, il reste seulement à définir comment le travail se fera. Interrogé également sur son fils Djaffar et le fait qu’il évolue sous la férule du père ; un journaliste évoquera même, le risque de ne voir ce dernier que sous son ombre avec le risque de ne plus pouvoir se libérer de ce lien paternel, Lounis répondra que son fils est un artiste accompli qui a sa personnalité et qui peut voler de ses propres ails. « J’ai plus à apprendre de lui, que lui de moi. » Il argumenta que s’agissant des textes Djaffar a trouvé en Si Mouh un excellent parolier. A la fin de la rencontre l’artiste a annoncé deux galas dont le premier se déroulera à Alger, à la salle Atlas le 31 août et le deuxième sera devant le public constantinois pour la première fois le 6 septembre prochain. Quels mots et quelles expressions sauraient contenir ce grand homme dont l’art, la profondeur et la portée de sa poésie relève du domaine divin et laisse plus d’un perplexe sur le secrets de ce privilège dont la nature a irisé Lounis Ait Menguellet et a fait de lui la voix de la sagesse, de la raison mais aussi de l’amour et de l’espoir, tous cela exprimé par des mots qui semblent ne prendre leur sens que sous sa plume et en la société de ses belles mélodies qui font voyager votre esprit dans les hauteur du Djebel de Djerdjer. En parlant de ce monstre sacré de la chanson Kabyle, il n’est gère besoin de revenir sur son parcours car quel récipient pourrait contenir cette source intarissable où des générations s’abreuvent. Relater son parcours c’est essayer de compter les étoiles : plus on en compte plus il nous en échappe car les étoiles il faut seulement les contempler. Et même Thawriqt tacebhant, n’a pu résister au grand poète et lui a fait don de sa virginité contre l’immortalité des mots transcrits par lui, artiste aux dimensions universelles. Si Lounis Ait Menguellet s’adresse à un fou, ce fou deviendra la voix de la sagesse et te guidera vers la sérénité. Il te dira : Sserh i waman adelhoun, laisse l’eau couler car avec lui coulera ton chagrin. C’est un chant d’espoir et un appel irrésistible à la liberté pour une société qu’on sait embourbée, cloitrée, sclérosée. Epicurien ? Lounis invite à vivre, invite à la vie et, se justifie-t-il, « quand je fais parler le sage, dans Amghar Azemni, ou le fou dans Thawriqt Tachevhant, c’est toujours moi qui parle, j’assume ! » Dans Amenugh, jaillit la dualité qui est à l’origine de tout dans la vie, c’est les deux faces du yin et du yang, la nuit et le jour, le bien et le mal dans un éternel dualisme et une complémentarité en paradoxe. Un thème qu’on retrouve non sans plaisir dans la jaquette de l’album, une œuvre d’art dont la sémiologie sied très bien à l’esprit de l’album. Iguevgha uliw c’est l’expression de nos désirs pour un monde parfait Ghas ma nruh est un appel à l’espoir, de savoir renaitre même quand on vous croit parti à jamais, revenir pour mieux faire, mieux vivre. Et enfin Lejwab deg adu, ou blowing in the wind de Bob Dylan que Lounis a su dompter et tel un magicien, il lui a insufflé l’âme des montagnes, l’âme de Kabylie.

Par : N. B.

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