On ne peut parler d’Ath Bouadou sans évoquer son fils prodige, Hocine Haroun, un artiste peintre aux multiples talents : peintre, écrivain mais aussi dramaturge et musicien à ses temps perdus.
Hocine Haroun est né en 1961. Imprégné de la beauté ensorcelante de la nature qui l’entourait, ses talents d’écrivain, mais également de peintre ne tardèrent pas à faire surface dès son jeune âge. Déjà à l’école primaire, on décela en lui un don inné pour le dessin. A l’âge de sept ans, il emplissait les murs de l’école de fusains et de gouaches. Au collège, il écrivit son premier roman qui n’est pas des moindres « Le roseau sentimental » publié en 1980 aux éditions La Pensée universelle à Paris.
« Le roseau sentimental », un roman poème écrit dans un style katébien, raconte une histoire d’amour, autobiographique, peut-être, qui par connotation décrit la politique de l’Algérie des années de plomb. Et c’est dans le même collège, celui de Béni Douala, qu’il fit sa toute première exposition de peinture.
Au lycée, le jeune Hocine, tout en renforçant ses connaissances en arts plastiques, toucha le monde exotique de la chanson en côtoyant de jeunes chanteurs affirmés de l’époque à l’image de Hassani Nourredine et de Brahimi.
Il composa ses premières chansons avec « Oh Lynda » et fonda le groupe ‘‘Ath Bouadou’’ avec lequel il enregistra son premier album. En 1976 il organisa sa deuxième exposition de peinture dans le hall de son lycée et fut félicité par toute la famille éducative.
En 1977, il réussit simultanément son concours à l’Ecole nationale des Beaux Arts et à l’Institut technique des enseignants au sein duquel il exposa ses toiles pour la troisième fois consécutive.
En 1980, au cours de son service national, il monta une troupe théâtrale avec laquelle il mit en scène le texte qu’il avait écrit lui-même « Mezghenna » avec l’aide du célèbre dramaturge Omar Fetmouche, qui lui octroya le rôle principal.
Lorsqu’il termina son service national, il exerça en tant qu’enseignant dans sa commune natale et au même temps il monta une troupe avec laquelle il joua successivement quatre pièces théâtrales : ‘‘Mezghenna’’, ‘‘Dialogue des sourds’’, ‘‘L’obole et la rumeur’’ et ‘‘Acengou’’ « l’ennemi ». Cette dernière obtiendra, en 1990, le premier prix du festival national du théâtre organisé à Boghni devant 20 troupes venues des quatre coins du pays.
En 1997, il se distingua lors d’une exposition à la maison de la culture de Tizi Ouzou par une toile particulière intitulée « La Marche des Artistes ». Il y peigna la quasi-totalité des artistes et hommes de culture connus de la région. On pouvait aisément reconnaitre dans cette fresque les Mammeri, Feraoun, Kateb, Fellag, Aït Menguellat, Matoub et tant d’autres.
Après un périple à travers le pays et à l’étranger, il revint à la Maison de la culture en 2007 par une exposition de 67 toiles intitulée : Kabylie belle et belle. Actuellement, Haroun Hocine peint dans son havre de paix, son village. Il éditera prochainement un roman intitulé, «Fatima, sa fille Tass et le français» aux éditions Publiboock, à Paris.
N. B.