Grande figure culturelle et religieuse de la Kabylie, Cheikh Mohand Ou El Hocine, que l’on dit contemporain de Si Mohand Oumhand, est né en 1838 à Aït Ahmed, un petit hameau du village de Taqqa, dans la tribu des Aït-Yahia, tout près de Aïn El-Hammam (ex-Michelet), dans la Grande Kabylie.
Dans son enfance, à l’instar de tous les enfants issus de familles pauvres, Cheikh Mohand Ou El Hocine sera berger et gardera le troupeau de son père, tout en fréquentant l’école coranique où il se montrera un des élèves les plus brillants de tout le village.
Déjà à cet âge, il était porté sur les choses de la religion. Sous l’influence de sa mère, issue d’une famille maraboutique, et de son maître à l’école coranique, qui lui prodiguait des cours particuliers, Cheikh Mohand Ou El Hocine s’intéresse à tout ce qui a trait au monothéisme et aime à écouter les sages du village lorsqu’ils abordent les thèmes de la spiritualité.
Il s’engagera avec détermination et très tôt dans la voie ascétique. Aussi, ni les conseils ni les sévères réprimandes de son père, qui aurait voulu avoir un fils docile et obéissant et, en somme, un héritier sur lequel il aurait pu compter, n’auront de prise sur lui.
Ceci, parce que Cheikh Mohand Ou El Hocine était préoccupé tout le temps par son désir de s’engager dans la voie de Dieu. Accompagné constamment par un groupe d’adeptes férus d’extase comme lui, il rendait visite à tous les saints hommes, mosquées et mausolées fréquentés en son temps.
Il ne deviendra un saint homme respecté et vénéré que lorsqu’il aura quitté la zaouïa Rahmania, lieu même où il prêtera serment de servir la cause de Dieu. Après donc une longue phase d’errance et d’études, qui lui a permis d’étancher sa soif d’apprendre, Cheikh Mohand Ou El Hocine a atteint son objectif quant à servir Dieu.
Pour ce faire il fréquentera de nombreux hommes inspirés, auprès desquels il apprendra les rudiments du savoir, jusqu’à devenir lui-même un saint homme plein de dévotion, de piété et de sagesse. C’est ainsi qu’il décidera de se fixer à Aït Ahmed, où il fonda un sanctuaire dans lequel il recevait chaque jour de nombreux visiteurs qui, tous, humbles ou riches, venaient lui rendre visite.
Maître du verbe doux qui s’adressait aussi bien aux cœurs endoloris qu’à la raison des hommes venant le consulter et lui demander conseil, Cheikh Mohand Ou El Hocine était très écouté et respecté dans ses décisions.
Plus d’un siècle après sa mort, (1901) son mausolée ne désemplit pas, de nombreux pèlerins affluent de tous les coins du pays, afin de se recueillir sur la tombe de celui qui fut l’un des prestigieux hommes de culture de son temps.
Par : K. Z.