Le lac Goulmim, qui offre à ses visiteurs un merveilleux tableau dont seule la nature détient le secret, est la fierté de la région des Ath Bouadou. A quelques encablures seulement du village, ce lieu sublime demeure accueillant en toutes saisons. Sa superficie d’un hectare lui attribue des fonctions multiples : plate forme de ski en hivers, lac convivial au printemps et terrain gazonné en été, une petite merveille qui vaut vraiment le détour.
Ath Bouadou, aux côtés de Tizi N’tlata et Agouni Gueghrane, est l’une des trois communes qui composent la daïra des Ouadhias. Cette commune qui a été créée au dernier découpage administratif de 1985 s’est vite développée par rapport à ses congénères. En 1957 déjà, elle fut commune mixte des Ath Bouadou et ce jusqu’en 1963 où elle fut rattachée à la commune mère, à savoir Ouadhias.
En tout, dix villages constituent cette commune où vivent en parfaite harmonie quelque dix mille âmes, dont les plus grands sont Aït Djemaa et Aït Maalem.
On donne à l’origine de cette appellation trois versions. Pour certains ce nom tire son essence de terme amazigh « Ath wi bedden » qui veut dire « ceux qui sont debout ».
On raconte que les sages d’Ath Bouadou se réunissaient à Thamda Ouguelmim (lac Goulmin) où ils demeuraient debout tout le temps que durait leur rencontre, même les délibérations et autre décisions se prenaient également debout.
Pour d’autres, Ath Bouadou signifierait « ceux du vent », « Ath Bou Adu », d’ailleurs la région est toujours balayée par des vents violents. La troisième version, quant à elle, rattache cette dénomination à un marabout qui portait le nom de Bouadou. C’est, d’ailleurs, la plus plausible des trois versions, puisque la famille Bouadou existe et vit toujours dans le village maraboutique des Aït Oulhadj.
Pour ce qui est des ressources de cette commune, outre l’apport de l’émigration qui constitue son principal revenu, on y trouve également l’agriculture de montagne qui demeure, grâce à ses plaines fertiles, une autre source de revenus pour l’économie locale. Quoique la majorité de ces terres se trouve dans le périmètre du village d’Aït Khelfa, il demeure que l’exploitation collective de certaines parcelles permet d’équilibrer les rendements entres les deux localités.
Comme toutes les zones montagneuses, l’élevage bovin, même s’il n’est pas important, permet à certaines familles de s’auto suffirent en matière de produits laitiers tout en dégageant un petit surplus qu’elles écoulent sur le marché local.
Le village d’Ath Bouadou, ne pouvant faire exception à la règle, profite également de cette aubaine puisqu’il a la chance de se situer au cœur de la montagne. Ces citoyens bénéficient donc des pâturages que leur offre généreusement la montagne, surtout sur les rivages du lac Goulmim qui est leur lieu de prédilection.
L’aspect touristique peut devenir d’ailleurs une source importante de revenus pour cette région qui possède tous les atouts à même de rendre des randonnées pédestres agréables.
Ath Bouadou est aussi le douar natal d’Ahmed Oumeri, ce « bandit d’honneur » qui défraya la chronique dans les années quarante, dont la devise est de prendre de force le bien des riches pour nourrir gracieusement les pauvres et indigents.
Rejetant tout embrigadement, ce bandit d’honneur, seul ou avec sa bande, donna du fil à retordre à l’armée française. Les journaux de l’époque, notamment Alger Républicain, rapportaient à la Une ses exploits. Il fut traité, alors, d’assassin, de hors-la-loi et de bandit de grand chemin.
Aujourd’hui, son histoire reste à écrire. deux de ses filles encore vivantes, seule trace de son existence, vivent encore à Ath Bouadou. A notre dernière visite, il nous a semblé qu’on ne se bouscule pas au portillon pour recueillir des témoignages vivants.