Au courant de cette semaine, plusieurs sièges d’assemblées populaires communales et sièges de daïra ont été fermés par des citoyens en guise de protestation, les voies du dialogue ayant été infructueuses. Il s’agit, entre autres, des localités de Tigzirt, Makouda, Drâa El-Mizan et Ath Yenni.
La population de la wilaya de Tizi-Ouzou semble de plus en plus déçue par les assemblées locales élues et ce, après près de deux années de leur installation. Autrement, comment expliquer le recours à ce genre d’actions de protestation ? A Ath Yenni, depuis pas moins de quatre jours, le siège de la mairie et celui de la daïra sont carrément bloqués par les citoyens.
Ces derniers agissent de la sorte afin d’exprimer leur désaveu suite à l’affichage de la liste des bénéficiaires des cent logements sociaux qui viennent d’être réceptionnés dans la localité. Alors que tout le monde pensait que l’action allait à peine durer un ou deux jours, il s’avère que cette grève s’inscrit dans la durée car les protestataires refusent de lâcher du lest.
Les cent logements, à l’origine du litige, sont situés au lieu dit Thantalt M’hatsou. Dans le sillage de cette action, un citoyen, responsable d’une famille de sept membres, a entamé une grève de la faim car son cas devait être pris en charge en urgence.
L’objectif de ces actions est d’exiger des autorités locales la révision, voire l’annulation pure et simple de la liste des attributaires de ces logements car, selon les concernés, des citoyens dans le besoin auraient été lésés. « On ne peut désormais pas se taire devant cette injustice flagrante », souligne l’un des contestataires.
Il y a lieu de souligner que la liste des bénéficiaires des cent logements sociaux d’Ath Yenni a déjà fait l’objet d’une première correction mais les citoyens restent toujours sur leur faim puisque, estiment-ils, « les citoyens qui méritent d’avoir accès à ce droit élémentaire, restent toujouts marginalisés ». Du côté des autorités, on confirme que la liste affichée est désormais définitive et ne peut faire l’objet d’aucune modification.
Ce qui n’a pas été sans mettre le feu aux poudres. Il va sans dire que le bras-de-fer est parti pour durer car on imagine mal que dans le cas où ladite liste venait à être révisée, les bénéficiaires se tairaient. Notons que la liste en question a été élaborée par la commission de wilaya d’attribution des logements sociaux.
La même ambiance de constestation règne aussi dans la région de Drâa El- Mizan. Les citoyens de cette localité ont, non seulement fermé les sièges des administrations locales, mais ont également procédé au blocage de la route principale reliant les chefs-lieux de la wilaya de Tizi-Ouzou à celui de Bouira, via Drâa El-Mizan. Dans cette localité distante de 55 kilomètres au sud de Tizi-Ouzou, la colère des citoyens est suscitée par le fait que certains quartiers ne soient pas connectés au réseau de gaz de ville malgré les promesses sans cesse renouvelées.
Il s’agit, apprend-on, des résidants dans les cités 144-Logements, 48-Logements et 20- Logements. Les concernés occupent la rue afin d’exiger des autorités la prise en charge de cet épineux problème surtout quand on sait qu’en hiver, le gaz butane devient très rare dans les quatre coins de la wilaya de Tizi-Ouzou pour une multitude de raisons.
Les citoyens mécontents revendiquent en outre que les espaces de leurs quartiers respectifs fassent l’objet d’une viabilisation et ce, dans les meilleurs délais car pour l’instant, disent-il, le cadre de vie n’est pas assuré. Le blocage de la RN 25 par les contestataires a pénalisé des milliers d’automobilistes qui ont été contraints de faire de longs détours. Ainsi, pour se rendre à Bouira, les automobilistes sont allés jusqu’à Thénia dans la wilaya de Boumerdès.
Et pour aller dans les autres villes, les citoyens ont emprunté le chemin de wilaya 128 via Boghni. Notons que les responsables concernés ont tous réagi, à l’instar du cabinet du wali, les responsables de Sonelgaz et la direction de l’Office de promotion et de gestion immobilière. Les citoyens, de leur côté, exigent plus que des promesses.
Ces actions visant la fermeture des sièges des mairie interviennent après celles ayant été observées auparavant dans les régions de Tigzirt et Makouda. A Tigzirt, pour rappel, les citoyens ont exigé des autorités locales, que soient pris en charge les travaux de réhabilitation du réseau routier massacré lors des travaux de branchement du gaz de ville réalisés il y a six mois.
Quant à la localité de Makouda, les citoyens ont fermé les sièges de la mairie et celui de la daïra afin d’exiger que leur localité soit dotée du minmum vital comme l’alimentation régulière en eau potable qui fait cruellement défaut même en hiver. L’assainissement, l’état impraticable des routes et l’absence de gaz de ville sont d’autres points évoqués par les protestataires de la région de Makouda, sise à 20 kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou.