Aïn Touta et Barika sont deux chefs-lieux de daïra situés dans la zone steppique du chef-lieu de wilaya Batna, et en dépit du transfert (sur plus de 140 km) des eaux potables à partir du barrage Koudiat M’Douar de Timgad, ces deux importantes agglomérations continuent de subir la soif en cette période caniculaire.
A Aïn Touta, de nombreux quartiers, à l’exemple du quartier de la Nouvelle gare, situé sur l’axe de la conduite venant de Timgad, les robinets sont à sec depuis le début de l’étè, ce qui est une aubaine à ne pas rater pour les "vendeurs d’eau" par citernes à raison de 600 à 800 DA les 3 mille litres, selon l’étage de l’immeuble.
La grogne des riverains a mis à l’index l’Algérienne des Eaux (ADE), gestionnaire du réseau d’alimentation d’eau potable. Une source proche de cet établissement renvoie la balle sur Sonelgaz qui "ne maîtrise pas la distribution du courant, et par delà la tombée en panne des électropompes et autres équipements de pompage des stations desservant les réseaux".
Dans cette même optique, il faut relever que les coupures intempestives du courant dans toute la wilaya ont provoqué, outre les désagréments en cette période de carême, beaucoup de dégâts sur les appareils électroménagers. Les plus nantis, particulièrement en zone rurale, se sont dotés en générateur d’électricité. Au même titre qu’Aïn Touta, Barika, approvisionnée depuis 2008 à partir du barrage, subit les tracasseries des pannes enregistrées sur le long de l’aqueduc et fait face, en outre, à la vétusté du réseau qui ne supporte plus les "coups de béliers" du liquide bleu à l’arrivée.
Par ailleurs, ce chef-lieu de daïra, qui abrite plus de 100 mille habitants, en zone aride et aux nappes profondes incertaines, en l’absence d’études hydrogéologiques, ne peut être approvisionné par les communes riveraines, à l’exemple d’Azil-Abdelkader, relevant de la daïra de Djezzar où l’on fait état de cross connexion dans la mechta des Ouled Derradj, depuis plus de trois mois, avec la mixtion des eaux potables avec celles usées.
Des mares ont fait laur apparition sur les chaussées et l’on craint, à la faveur de la canicule et des spécificités de la localité où le scorpion est maître des lieux, de l’apparition de maladies à transmission hydrique. Le P/APC de la municipalité, interpellé par un confrère de la presse écrite, avouera que l’information est vraie, tout en chargeant le citoyen pour son incivisme et l’indisponibilité d’équipements spécialisés au niveau de son parc pour remédier à la problématique.
A ce titre, il faut noter que ces communes du pays profond gèrent elles mêmes les réseaux AEP et assainissement et doivent recourir aux services de l’Office national d’assainissement (ONA), présent au niveau de la ville de Barika et ne disposant que d’un camion dépanneur qui couvre 6 communes des deux daïras de Barika et Djezzar.
Côté ONA, un rapport du wali de Batna, établi pour l’année 2009, fait état pour la région de Barika de nombreuses interventions. Ainsi, il est fait état d’assainissement de 3.749 opérations où 401 avaloirs ont été débouchés et la rénovation de 4.169 mètres linéaires de canaux d’eaux domestiques assainis dans les communes de Barika, Djezzar et Bitam.